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Exilés dans les Balkans

Exilés dans les Balkans

Archives de Tag: réfugiés

Visages d’Europe – Horgos

30 mercredi Sep 2015

Posted by passeursdhospitalites in Non classé

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Balkans, exilés, Hongrie, réfugiés, Serbie

La suite de la chronique de Céline Barré dans les Balkans sur la route des exilé-e-s.

 

Horgos. Frontière Hongroise – 18 septembre.

https://goo.gl/maps/ed85398TsUq

3000 personnes bloquées à cette frontière. Un mur, des barbelés, des policiers hongrois et un drapeau européen qui flotte au loin. Il fait chaud et il n’y a qu’un point d’eau pour 3000 personnes. Les gens sont assis devant les barrières barbelées, la foule scande « We love Hungaria, we love hungarian police», « we want to go to germany », « we want freedom ».

Des enfants syriens répètent naïvement « open the door, open the door ».

Ces gens ne veulent que traverser la Hongrie, ils ne veulent pas y rester, juste continuer leurs parcours.

La tension monte. Du côté hongrois, on ramène un char à eau, sorte de karcher à très haute pression. Les familles espèrent pouvoir passer alors ils ont leurs sacs sur le dos et les gosses dans leurs bras. Un groupe de 10 personnes s’énerve et finit par ouvrir la première barrière. Un cri de joie, d’espoir mais qui dure le temps de quelques secondes. La police hongroise charge, gaze la foule.

Près de moi, une famille avec un bébé de 6 mois se fait gazer. Le bébé suffoque, la mère panique. La foule fait demi-tour et de nombreux enfants tombent par terre, se font piétiner. La police continue de gazer.

Ce gaz lacrymogène brûle les yeux, la gorge, les poumons. Ce gaz pique la peau, s’incruste dans les vêtements. Il faut plus de 10 min pour retrouver une respiration normale. Certains vomissent, beaucoup pleurent. Les mères hurlent leur rage. Certains jeunes se décident à lancer des pommes, des pierres sur les forces de l’ordre. Les hongrois répliquent avec leurs karchers. La pression est telle que pendant une heure, c’est le chaos.

La rage, la fatigue, l’injustice, ça créé de la révolte, de la violence. Qui ne se révolterait pas lorsque de bons petits soldats gazent des enfants ? Du côté serbe, les policiers fument des cigarettes, rient de la situation, regardent passivement les gens courir, les enfants pleurer…. ce qu’il se passe ici, ça n’est pas leur problème.

La tension redescend, les jeunes se rassemblent à nouveau devant la barrière et reprennent leurs slogans de paix. « We just want peace ». Les gamins se remettent peu à peu des effets du gaz mais la peur est là. En face d’eux, des barbelés et des centaines de policiers.

Quelques minutes plus tard, une rumeur éclate, ils ont ouvert la frontière. On entend les applaudissements. La foule se reforme et les gens rentrent du côté hongrois. La frontière semble ouverte. Les mères prennent leurs enfants sous les bras et se remettent en route.

« Thank you, good luck and see you in Francia » dit un père de famille. Ça semble être un piège mais ils avancent.

Puis des cris, à nouveau du gaz, de l’eau à haute pression. Les gens font demi-tour, gazés à nouveau. Les enfants hurlent, les bébés n’ont même plus de réactions. La police charge.

C’était une blague.

Les gens ont pu avancer sur 30 mètres en Hongrie puis la police a chargé, gazé, matraqué, aspergé. Une journaliste revient en pleurs du « front » ; elle s’est faite matraquée par la police. L’air est irrespirable sur plusieurs mètres. Une mère hurle sa colère et son impuissance envers la police, sa fille de 8 ans la suit, elles se font à nouveau gazer. C’est aussi ça « Welcome refugees ».

Un camp s’installe à quelques mètres de la frontière, regroupant les 3000 personnes. D’autres arriveront demain. Pas d’eau, pas d’électricité, pas de toilettes, pas de nourriture. Rien. Nous sommes dans une prairie serbe à la frontière hongroise. Quasiment aucune assistance humanitaire et 3 personnes de l’UNHCR égarées.

Une file d’attente se forme au niveau du seul point d’eau. Les pères lavent les vêtements de leurs enfants, il faut enlever le gaz lacrymogène de leurs vêtements sinon ils risquent des allergies, des brûlures et des problèmes respiratoires.

Deux camions ramènent des denrées alimentaires, c’est-à-dire du pain. Aucune organisation pour la distribution alors c’est la cohue. On jette le pain aux gens comme on jette de la bouffe au bétail.

Bienvenue en Europe, c’est notre manière de vous faire comprendre notre niveau de considération envers vous et vos familles. On vous gaze puis on vous jette du pain.

2 bus vides arrivent sur place afin de dissuader les réfugiés de rester ici, à la frontière. Il y a un camp de réfugiés à quelques dizaines de kilomètres. Un bel enclos rien que pour vous ! Vous aurez de quoi manger et une couverture en plus ! Pensez à vos enfants, ne restez pas là… et puis de toute façon votre parcours est fini, il s’arrête là. Vous verrez, c’est bien la Serbie ! Et puis souvenez-vous…Si vous tentez une quelconque résistance…on recommencera à gazer vos gosses. Alors silence maintenant, montez dans le bus et allez au camp !

Visages d’Europe – à la frontière serbo – hongroise

29 mardi Sep 2015

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Balkans, exilés, Hongrie, réfugiés, Serbie

La suite de la chronique de Céline Barré sur la route des exilé-e-s dans les Balkans :

 

Frontière Serbie – Hongrie (Europe) – 16 septembre.

https://goo.gl/maps/ed85398TsUq

« We don’t want you here, understand ? »

Voilà ce que l’on entend en arrivant à Subotica, ville à la frontière serbo-hongroise. Nous descendons à cette gare routière pour prendre une correspondance pour Horgos, dernière ville avant la Hongrie. Un agent nous informe que nous pouvons prendre le bus de 15 h mais que les réfugiés devront attendre le bus de 18 h. Pourquoi ? Parce que le bus de 15 h est réservé pour nos enfants et pour les européens. Les réfugiés doivent attendre. Nous allons ensuite au guichet acheter un ticket. La vendeuse nous dit que le bus de 15 h est complet, qu’il faut attendre celui de 18 h, on se risque à dire que nous ne sommes pas réfugiés : elle s’excuse, nous pouvons prendre le bus de 15 h. Nous prendrons celui de 18 h, comme tout le monde. Celui de 15 h est parti quasiment vide, seulement rempli de serbes et d’européens. Le bus de 18 h emmènera plus de 100 personnes dont des enfants et des personnes âgées assis par terre.

Nous appelons un hôtel pour ce soir : 1ère question : « Are you Syrians ? Refugees ? ». « No, europeans. Why ? » « Because Europeans, Yes. Refugees, No ». Faudrait-il leur imposer des étoiles jaunes pour pouvoir mieux les identifier ces réfugiés ? Cela fait échos aux cours d’histoire au lycée, ceux qui nous expliquaient comment on avait été capable de rejeter des catégories de personnes. Le racisme, la xénophobie, la ségrégation. Ces mots font peur, ils sont tabous mais j’ai cette angoissante impression qu’ils sont d’actualité. Plus nous remontons l’Europe, plus la pression se ressent.

« We don’t want you here » ; cette phrase a été prononcée par l’agent de la gare, envers une personne demandant où il pouvait acheter son ticket de bus. Gêné, il ne s’est pas énervé, il est juste parti, silencieux. Être témoin de cette scène ne m’a pas fait réagir non plus. Pas de réaction. L’écœurement et la passivité prennent le dessus sur la colère.

La frontière entre la Serbie et la Hongrie a fermé hier soir. Les derniers « chanceux » ont pu passer la frontière. Pour les personnes avec lesquelles nous étions dans le bus, le parcours s’arrête ici, à Horgos. Le bus nous arrête au croisement d’un chemin de fer. Un panneau : « Border 3 km. Border will be closed at midnight ». C’était un message d’alerte daté d’hier. Aujourd’hui, c’est trop tard. Les familles ne savent pas où aller. Il faut quand même tenter. Il faudra marcher 3 km pour atteindre la frontière. Fermée. Murs barbelés, forces de l’ordre postées de l’autre côté. Le parcours s’arrête là. Une mère accompagnée de ses deux fils me demande « Border closed ? ». « Yes ». Elle s’effondre.

Il y a aussi ces 3 petites filles de 3 ans, des triplettes, qui jouent aux abords des grillages barbelés, cette grand-mère qui arrive en fauteuil roulant, cet ado à qui il manque une jambe. Plus d’une semaine de marche, de fatigue, de peur, de violence, de faim pour arriver ici, à Horgos, sorte de no man’s land grillagé. Pas d’eau, pas de nourriture. Ils mangent quand les gosses ? Ils dorment où ? Ici, ça ne semble être la préoccupation de personnes. On ne peut avoir qu’un sentiment de honte à l’égard de cette Europe sans pitié. Certains disent qu’il faut partir vers la Croatie qui se trouve à plusieurs centaines de kilomètres mais les serbes contrôlent, arrêtent et expulsent vers la Macédoine. La Hongrie a renforcé ses effectifs policiers, a installé l’armée. Les journaux serbes parlent de « 100 000 clandestins bloqués dans le pays dont des terroristes ». La propagande anti-migrants est bien là et l’Europe lui offre un beau terrain d’émancipation.

La nuit tombe et les triplettes dormiront dehors et ce, dans la plus grande indifférence européenne. Le ministre serbe a exhorté le gouvernement hongrois à revenir sur sa décision de stopper les entrées et demande de laisser rentrer « au moins les femmes et les enfants ». Ah enfin un peu d’humanité ! Les pères ? Qu’ils aillent défendre leurs pays au lieu de vouloir protéger leurs gosses !

Il règne ici une atmosphère de guerre sans comprendre qui est l’ennemi.

Visages d’Europe – d’Athènes à Belgrade

28 lundi Sep 2015

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Balkans, exilés, Grèce, Macédoine, réfugiés, Serbie

La suite de la chronique de Céline Barré sur la route des exilé-e-s dans les Balkans.

 

D’Athènes à Belgrade – 14 septembre

https://goo.gl/maps/aCtJVd6CfsG2

Ana.

28 personnes dont 11 enfants et 4 bébés morts noyés en mer entre la Turquie et la Grèce hier Dimanche 13 septembre. Un ado de 14 ans tué d’une balle perdue suite aux tentatives des gardes côtes grecques de couler un bateau. 3 enfants portés disparus. Combien faut-il encore de gosses morts pour reconnaître que les frontières tuent ? La frontière maritime fait une sélection avant de laisser entrer des personnes en Europe. Les plus téméraires y arriveront, ceux qui auront le bateau le moins abîmé, ceux qui ne seront pas confrontés aux gardes-côtes turcs et grecs dont certains contribuent à couler les bateaux.

Impossible ? Mensonge ? C’est pourtant ce que les réfugiés racontent. Un jeune boxeur irakien témoigne que son bateau transportait 43 personnes dont lui et sa petite amie. Les gardes-côtes turcs se rapprochent de leur bateau et tournent autour de celui-ci. Cela créé des vagues, les vagues remplissent le bateau. Le bateau s’enfonce. Les 43 personnes à bord paniquent, les parents montrent leurs enfants pour supplier les gardes côtes d’arrêter leur jeu mais ça ne marche pas. Des enfants dans un bateau en train de couler ? Trop commun, on a déjà vu ça trop de fois. Le bateau s’enfonce de plus en plus alors il faut écoper, on jette les sacs dans l’eau. On y perd l’argent, les portables, les couvertures, les photos. Question de survie. Ce bateau arrivera à bon port, c’est-à-dire échouera sur une plage de Lesbos. Ces témoignages, nous pouvons les entendre chaque jour, mais jusqu’à quand serons-nous capable d’être témoins-impuissants de cette situation ?

Les passages de frontières terrestres ne sont pas plus simples. Nous avons rejoint la frontière gréco-macédonienne en taxi avec le père syrien et son fiston. Ils voulaient faire une pause à Athènes pour dormir, se laver et digérer l’expérience de Lesbos, mais pas le temps, il faut se presser. La Hongrie est en train de finir la construction du mur, après cela il ne sera plus possible de passer par cette route. Le taxi nous amène en pleine campagne, proche d’une gare désaffectée. Sur place, plusieurs centaines de personnes doivent se diviser en groupe de 50 et attendre parfois plusieurs heures avant de pouvoir traverser la frontière. Cette frontière est une lande de 3 à 4 km qu’ils devront traverser le plus vite possible et ce, sous le contrôle des autorités des deux pays. Nous n’avons pas été autorisés à suivre Hussein et son père. Pour nous, les « non réfugiés », il faut emprunter la voie légale, celle qui commence par « Your passeport please » et qui finit par « Thank you and welcome to Macedonia ». Qu’il est bon d’être européen.

Avant de se quitter, le père d’Hussein nous demande la traduction en anglais des termes « hyper-tension », « diabète », au cas où il s’affaiblit sur la route.

Nous tentons de retrouver Hussein en Macédoine mais ils ont décidé de poursuivre la route, prenant un bus de nuit pour rejoindre la Serbie. Ils n’ont toujours pas dormi depuis Lesbos.

Aux frontières entre la Macédoine et la Serbie, les réfugiés doivent s’enregistrer auprès des autorités. Celles-ci leurs délivrent un document les autorisant à rester sur le territoire pendant 72 heures, sinon ils risquent l’expulsion ou l’emprisonnement. Arrivés en Macédoine, nous n’avons pas été autorisés à prendre les mêmes bus que les réfugiés. Ce sont des bus spécialement réservés pour eux. Le prix est plus cher pour eux. Les compagnies de bus et les taxis se régalent. Nous traversons alors la Macédoine pour rejoindre la frontière avec la Serbie. Sur la route, nous apprenons que la Macédoine envisage de construire un mur à la frontière grecque pour « bloquer l’afflux de réfugiés ». Ils iront où ces gens ? A nouveau, des personnes sont parquées en pleine campagne et lorsque la police les autorise à passer, il faut faire vite. Prenez vos gosses sous le bras et marchez le plus vite possible !

Nous arrivons enfin à prendre un bus « commun » pour rejoindre Belgrade. Nous payons le même tarif « special refugees ». Dans ce bus, des gosses et des femmes enceintes. Ana a 24 ans, elle est accompagnée par son père, son frère et son fils Walid, 2 ans. Son mari est resté bloqué en Turquie. Ana est enceinte de 7 mois, elle espère arriver vite en Allemagne, elle se sent fatiguée. Lorsque le bus s’arrête à Belgrade, il est 23 heures et Walid a froid. Plus de 500 personnes ont posé leurs tentes dans le parc à côté de la gare. Dès que nous sortons, des rabatteurs proposent des taxis à 300 euros pour amener les gens à la frontière, située à 1heure de route. « Good price…border will be closed tomorrow ». Certains taxis amènent des personnes à 100 km de la frontière leur faisant croire qu’ils sont en Allemagne.

C’est ici à Belgrade que la rumeur se confirme, la Hongrie est en train de terminer la construction de son mur et a annoncé que sa frontière sera entièrement fermée ce lundi 14 septembre fin d’après-midi. Voilà, on y est. On accueille un certain quota, on communique sur la générosité européenne, puis on ferme. Et s’ils n’arrivent pas à passer avant la fin d’après-midi, on leur dit quoi à Ana et son gosse de deux ans ? On s’excuse Ana…on avait prévenu, on ne prend qu’un nombre limité de personne… tu es enceinte ? Ta fille sera une bonne serbe ou une bonne macédonienne.

Allez Ana, oublies tes contractions, paye 300 euros de taxi et tente ta chance, il te reste encore quelques heures pour traverser la frontière hongroise !

Visages d’Europe – Lesbos – Athènes

27 dimanche Sep 2015

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Balkans, exilés, Grèce, réfugiés

Suite de la chronique de Céline Barré sur la route des exilé-e-s dans les Balkans.

 

Lesbos – Athènes 22h – 13 septembre

https://goo.gl/maps/G7MsN5Dv2u92

Des visages soulagés, apaisés. Ces visages ont quitté cette île et le douloureux souvenir de la traversée de la « mer de la mort ». Cette fois-ci ils sont dans un bateau, un vrai, pas celui qu’on gonfle, pas celui qui nous noie dans une mer glaciale, pas celui qu’on paye 1200 euros pour risquer la vie au nom de la liberté. Ce bateau nous ramène vers l’Europe continentale. Certains ont dû attendre plus de 10 jours pour pouvoir quitter cette île, attendant leur « autorisation » de quitter l’île. « The liberty paper »… je n’en suis pas bien sûre.

Leurs visages semblent autant soulagés que préoccupés. Le visage des femmes surtout, des mères. Celles qui devront porter leurs enfants pour parcourir 2000 km. Les télévisions sur le bateau montrent des reportages sur « les vagues de migrants » bloquées aux frontières, des policiers violents, des gamins qui pleurent. Les visages se crispent, le parcours ne fait que commencer. Cette angoisse je la partage, je voudrais les prévenir que cette Europe fait mal, que cette Europe est répressive, violente, sans pitié. Je voudrais leur parler de Calais, de ces gens qui sont parqués dans des camps à l’extérieur des villes, de la police, de la procédure d’asile qui dure parfois deux ans, des risques d’expulsion, des centre de rétention, des intimidations. Je voudrais leur dire de se préparer, qu’il faut rester sur ses gardes. Mais je n’ose pas. Sur le quai du port, nous rencontrons un père syrien de 59 ans, il était professeur de français à Damas, il a vécu 3 ans à Neuilly-sur-Seine en 1999. Il précise qu’il était venu dignement, avec un visa. Il me dit qu’il n’a plus rien à attendre de la vie, on lui a déjà tout pris mais il est venu avec et pour son fils. Il veut qu’il reprenne ses études, qu’il aille à l’université de Montpellier pour devenir pharmacien. Il me corrige sur ma grammaire, me dit que je pourrais employer le passé simple avec plus d’aisance. Je me tais et je reformule ma phrase, ça l’amuse. Ce père me fait penser au mien, qu’est-ce qu’il ferait si nous étions en guerre ? Est ce qu’il déciderait de traverser la mer sur un bateau gonflable avec 62 autres personnes au risque que je me noie ? Est-ce qu’il déciderait, pour moi, de parcourir 2000 km à pied afin de m’inscrire à l’université ? Ce père est diabétique, il lui reste deux mois d’injections, il se sent faible, fatigué. Il me demande si j’ai vu passer un clochard…puis il me sourit et me dit que ce clochard est en face de moi. Le clochard, c’est lui. Pour moi, je ne vois qu’un père. Hussein, son fils ado, veut aller en France, son père en a décidé autrement, ils iront en Suède et quand il sera en âge d’aller à l’université, il ira à Montpellier, la plus réputée. Ils iront en Suède, parce que là-bas, il pourra faire venir le reste de ses enfants plus vite que s’il décidait de s’installer en France. Comment mon père pourrait-il choisir entre ses enfants ? Cette idée m’angoisse, me séparer de mes frangins, de ma mère. Comment on en arrive là ? C’est pourtant simple. Fuir son pays n’est peut-être pas que la principale difficulté, arriver en France ou en Allemagne est un parcours du combattant. Je repense aux images de réfugiés qui se font applaudir à la gare. Ces images me réconfortent autant qu’elles suscitent un réel malaise. Ces gens qui arrivent dans ces gares ont parfois laissé leurs femmes et leurs gosses au pays parce qu’il n’avait pas d’autres choix. Pas de visa. Partir le plus vite possible, arriver le plus vite possible, obtenir des papiers le plus vite possible et faire venir la famille le plus vite possible. Le père syrien a payé 2400 euros pour traverser une mer de 10 km qui sépare la Turquie de l’île grecque de Lesbos, alors que si j’ai envie d’aller faire un tour en Turquie, c’est une heure de trajet pour seulement 10 euros. Moi européenne, je paye 10 euros pour aller en Turquie alors que lui paiera 2400 euros pour venir à Lesbos. il peut effectivement être applaudi dans une gare mais il a sûrement d’autres préoccupations et préférerait arriver légalement à Charles De Gaulle terminal 1 avec toute sa famille et ce, de manière la plus anonyme possible. Les frontières et ceux qui les contrôlent déciment des familles.

Visages d’Europe – Lesbos 3

25 vendredi Sep 2015

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Balkans, exilés, Grèce, réfugiés

Suite de la chronique de Céline Barré sur les route des exilé-e-s dans les Balkans.

 

Lesbos – 9 septembre.

https://goo.gl/maps/j9HjMFESLC42

« Je peux voir vos passeports ? »

Surprise que pour la première fois de ce périple, c’est un chauffeur de taxi qui me demande mon passeport. Il s’excuse de nous demander cela mais « vous comprenez la police nous interdit de prendre des réfugiés dans nos taxis… sinon on doit payer une amende ». Mon anglais étant approximatif, je lui demande de répéter, espérant avoir mal compris.

«Europeans Yes, Refugees No ».

Ok là c’est clair. Pour tenter de se justifier, il nous dit qu’il est de gauche, que ça lui est insupportable qu’on lui interdise de transporter des femmes et des enfants, syriens, irakiens, afghans, les « non européens ». Quelques jours auparavant, une mère lui avait tendu son bébé, demandant de les amener en ville. Il ne pouvait pas : « Police problem ». Ma condition d’européenne me donne la nausée.

Sur la route, des familles marchent à contre sens pour retrouver la ville, le port. Pour partir d’ici le plus vite possible. Des pères, des enfants tentent d’arrêter les taxis, montrant leur portefeuille et le fameux « Papier d’enregistrement » : Document remis par les autorités grecques les autorisant à voyager mais leur interdisant de séjourner à Athènes, Patras, Thessalonique, Nikea et toutes autres villes grecques. La liberté de circulation ? Non. Ici, ils sont « en transfert ». Interdiction de rester, ils ne sont que de passage ! On accepte qu’ils échouent sur les plages grecques, mais ils doivent dégager dès que possible. Et puis, la route est longue, ne traînez pas ici !

Nous nous enfonçons en pleine campagne où se trouve un camp de réfugiés appelé «Moria». Nous entrons dans une zone surveillée par la police grecque. Sur place, de grands préfabriqués entourés de grillages barbelés. Tout autour, des tentes, des bâches, des abris de fortunes et quelques gosses qui rendent ce paysage encore plus effroyable. Ça me rappelle Calais, ma nausée s’intensifie. Le chauffeur me regarde gêné : « Welcome to Europe ». Le camp est quasiment vide ; hier plusieurs milliers de personnes ont été enregistrées, triées et transférées vers Athènes.

Trier, c’est le terme. Seulement les syriens, un peu d’irakiens mais les afghans attendront. Les africains ? Ils n’avaient qu’à passer par Lampedusa !

Je comprends alors que le tri, la sélection des individus admissibles à l’Europe commence ici, sur cette île. Mais comment faire la différence entre un enfant afghan, un enfant irakien et un enfant syrien qui pourtant étaient dans le même bateau ?

Abdel Aziz, gamin syrien rencontré hier, futur docteur-footballeur est né au bon endroit, a connu la bonne guerre, il sera un bon réfugié. Son pote afghan du même âge ayant fui la terreur talibane, attendra ici plus longtemps, dans ce camp, sous ses barbelés. Après tout… La guerre en Afghanistan… ça remonte à loin… Welcome to Europe p’tit bonhomme afghan !

Nous croisons le maire de Mytilene sur place : le chauffeur nous présente comme  «journalistes français», je n’ai pas le temps de rectifier que le maire nous remercie d’être là, qu’il nous attendait depuis longtemps, nous, les journalistes. « Il faut montrer la situation, ça n’est plus supportable ».

Mais qu’est ce qui n’est plus supportable ? Le nombre de personnes parquées dans ces camps ? La sélection par nationalités ? Le nombre de morts aux frontières ? La police qui interdit aux taxis de transporter des familles « arabes », « sans papiers » ? C’est quoi le plus insoutenable ?

Ces gens-là n’en sont qu’aux prémices de la galère européenne ; celle crée et imposée par nos gouvernements. Parce qu’on lui refuse un visa, Abdel Aziz, 13ans arrive ici, par bateau. De là, il est sous la « responsabilité des états européens ». On le parque, on le trie (Dieu Merci il est syrien), on l’envoie à la frontière avec la Macédoine, puis à la frontière serbe, autrichienne, hongroise.

Abdel Aziz, tu devras attendre à la frontière avant d’être transféré en Allemagne ou en France… Les chefs d’états étant en révision de quotas ; 24 000 par ci, 30 000 par là. Des syriens, on veut des syriens !

Abdel Aziz, tu es syrien ? Quelle chance. Ton copain afghan ? Ton copain irakien ? Pour eux, on verra plus tard. Et puis, d’ici peu on ne sera plus en capacité de vous « gérer », on aura dépassé le quota ! Tu en es conscient p’tit bonhomme ? L’Europe te fait une faveur… Alors évites de ramener ton cousin dans quelques mois… Il n’y aura plus de places.

L’Europe continuera de créer des camps, comme celui de Moria, celui de Calais, sécurisés par des murs barbelés. C’est comme ça qu’on les gère ces indésirables. Aujourd’hui, un accueil chaleureux de la part d’Angela Merkel et de François Hollande, demain le renforcement de la sécurisation aux frontières et sa justification par notre bon vieux dicton que l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.

T’as compris P’tit bonhomme ? Alors en route !

Blog Céline 1

Visages d’Europe – Lesbos 2

24 jeudi Sep 2015

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Balkans, exilés, Grèce, réfugiés

La suite de la chronique de Céline Barré sur les réfugiés dans les Balkans.

 

Lesbos – 8 septembre

https://goo.gl/maps/j9HjMFESLC42

Bons baisers d’Europe…

L’arrivée est prévue à 8h30 au p’tit matin. Plus nous nous rapprochons de la côte plus ce que je craignais se rapproche. Des centaines de tentes le long du quai, des mamans, des enfants, des vieillards sont bloqués là, sur l’île de Lesbos. Ils sont bloqués et attendent leur laisser passer et un Ferry ticket. Ce ticket qui leur permettra de rejoindre Athènes et l’Europe continentale. Certains doivent attendre parfois plus de 10 jours pour obtenir ce ticket, alors qu’il me faudra moins de 2 min pour l’acheter et quitter l’île ; détail sans importance pour moi, une chance inabordable pour d’autres.

Les rues de Mytilène sont bondées. Il fait plus de 35 degrés, les enfants épuisé(e)s, dorment par terre, dans les bras de leurs mères, de leurs pères, silencieux, exténué(e)s. Les touristes, les locaux, les commerçants, tout le monde semblent dépassés par cette situation mais le climat reste serein, accueillant. La Syrie, la Guerre, c’est à deux pays d’ici. Contrairement à Calais où la ségrégation ambiante interdit les réfugiés de rentrer dans des cafés, ici ça parle grec, arabe, farsi, perse, pachtou et français dans les bars.

Abdel Aziz a 13ans, il est arrivé il y a deux jours à Lesbos par bateau pneumatique. Accompagné de son frère jumeaux, de sa sœur enceinte de 6 mois et de son père, il m’aborde en me disant que son pays, c’est le plus beau du monde ! Damas c’est la plus belle capitale, même Paris et les Champs Élysées, à côté ça ne vaut rien ! il tente d’adoucir sa malice en me rappelant qu’on a de très bonnes équipes de foot… quand même…

Abdel Aziz, c’est le gosse qu’on ne montre pas dans les médias, trop souriant, trop joyeux pour correspondre aux images de masses migrantes, de centaines de personnes qui envahissent l’Europe… au plus grand bonheur du discours d’extrême droite.

Abdel Aziz sait que plus tard il sera docteur (ou joueur de foot), dans son pays, quand la guerre sera terminée. Tu crois que je pourrais avoir la double nationalité ? Franco-syrien ? Germano-syrien ? Son pays (le plus beau du monde) lui manque déjà. Il y a laissé sa mère trop affaiblie et ses cousins avec qui il aime jouer au foot. Il me questionne sur la France, sur le droit d’asile, sur les prises d’empreintes de forces. Il parait que les gens là-bas nous accueillent dans les gares en nous applaudissant, c’est vrai ça ? Je ne sais pas quoi lui répondre, oui il y a un élan de générosité en Europe, une prise de conscience qu’il nous faut accueillir. J’ai moi aussi vu la vidéo, de ces gamins applaudis à leurs arrivées. J’en ai vu d’autres aussi, de ces gamins qui sont actuellement bloqués aux frontières entre la Grèce et la Macédoine, entre la Serbie et la Hongrie. Et ces gosses ici, épuisés, sales, affaiblis. Abdel Aziz semble se protéger par ses rêves de docteur (ou de joueur de foot).

Il voit une carte de l’Europe dans mon sac, me demande de la sortir. On localise Lesbos, Athènes, Belgrade, Budapest, Berlin, Paris, Paris Saint Germain…on passe par l’Olympique de Marseille… Il m’explique qu’il connaît toutes les capitales d’Europe, et l’ensemble des équipes de foot de l’Europe… je n’en doute pas.

Il me demande la route, le chemin jusque l’Allemagne : combien de kilomètres ? Plus de 2000 km bonhomme. Son visage se durcit, vieillit. Il regarde sa grande sœur enceinte de 6 mois qui lui sourit avec bienveillance… No Mouchkila ! No Problem ! we are safe now…

Je repense alors à mon voyage pour venir jusqu’ici, jusqu’à lui. 4 jours de rencontres où je décide de prendre le bus ou le train ou l’avion. Je me risque au stop pour finalement opter pour le train. J’hésite à prendre l’avion pour venir jusqu’à Lesbos mais je prends le bateau… Voyage qui me coûte 150 euros, pour lequel je n’ai pas montré une seule fois mon passeport, mon identité, car j’ai cette belle gueule, celle qui passe partout, sans papiers… La gueule européenne. Les frontières existent pour Abdel, 13 ans, elles sont quasi inexistantes pour moi. Le voyage d’Abdel a débuté il y a plus d’un mois, fuyant la Syrie vers la Turquie, tout en soignant le traumatisme de quitter sa mère, restée au pays car le voyage lui sera trop difficile. Pas de visa, pas de possibilité de rejoindre légalement l’Europe. Prendre l’avion ? Abdel… voyons… résignes toi… Ce luxe est réservé aux européens…

Abdel, ton voyage durera environ 2 à 3 mois, tu devras traverser de nombreux frontières, tu devras passer sous des clôtures barbelées, sous la pluie, en pleine nuit. Abdel, tu devras être discret, tu n’es pas encore considéré comme réfugié. Pour le moment tu es dans la catégorie « migrant en transit »… Patience…

Tu devras, du haut de tes 13ans, dépasser ta peur de la police, des matraques, du gaz lacrymogène. Tu devras peut-être avoir recours à des passeurs, à des mafias. Tu devras comme aujourd’hui à Lesbos, dormir dehors, sur des cartons, dans des gares s’ils acceptent ta présence, dans des squats, des hangars.

Une fois arrivé en Allemagne ou en France, tu auras peut être la chance de rencontrer des gens bienveillants qui t’accueillerons mais si ce n’est pas le cas, tu seras « transféré » dans des centres d’accueil, où d’autres garçons de ton âge attendent d’être considérés comme étant « légaux » sur le territoire. En France, cette procédure peut durer jusqu’à 2ans. Pour cela, ton papa devra justifier de vos persécutions. Il faudra que ton papa soit convainquant, qu’ils donnent le plus de détails. Oui ton papa devra peut-être justifier le fait que ta maman soit restée au pays. Peut-être peut-il mentionner que vous aviez fait une demande de visa mais qu’elle a été refusée. L’Europe préfère vous accueillir après 3 à 4 mois de parcours du combattant. Des papiers européens, ça s’mérite mon p’tit bonhomme !

Visages d’Europe – Lesbos 1

23 mercredi Sep 2015

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Balkans, exilés, Grèce, réfugiés

Engagée dans le soutien aux exilé-e-s à Calais, Céline Barré est allée à leur rencontre sur la route des Balkans. Elle tient une chronique de ses observations. Elle nous a autorisé à la publier. Témoignages du visage que l’Europe présente à ceux et celles qui tentent de se chercher un avenir sur son sol.

 

Lesbos – 8 septembre

https://goo.gl/maps/j9HjMFESLC42

Arrivés à Lesvos, île grecque proche de la Turquie où 16 000 réfugiés sont actuellement bloqués, en attente d’un laisser passer pour Athènes. Atmosphère étouffante et spectacle insoutenable de femmes enceintes, de gosses, de personnes âgées fatiguées et livides. Le mot est passé : la France accueillera 24 000 personnes, l’Allemagne plus de 30 000… alors sur cette île, le stress monte; il faut quitter le plus rapidement l’île pour faire parti de ce quota. Il faut que la famille restée en Syrie nous rejoigne le plus vite possible, pour faire parti du quota. Ces gens-là sont bloqués ici pour le moment. Lorsqu’on leur montre la carte de l’Europe qui nous a servie à « voyager », la peur et la fatigue se montrent lorsqu’ils découvrent qu’il leur faudra marcher plus de 2400 km pour rejoindre l’Allemagne, 2917 km pour rejoindre Paris. Mais pressons… il faut faire parti du quota. Un gamin de 13 ans me demande d’où je viens: « Lille? Ah oui l’équipe de foot est bonne là bas! » Dans sa même phrase, il me demande comment ça marche pour les papiers, pour les empreintes prises de force: « ils prennent les empreintes des enfants aussi ? »

 

CHYPRE : LES AUTORITÉS VEULENT FERMER LE CAMP DES RÉFUGIÉS SYRIENS

31 samedi Jan 2015

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Balkans, Chypre, exilés, réfugiés

Chypre est une étape pour les réfugiés syriens. Le pays n’offre pas de meilleures conditions d’accueil, d’acceptation et d’intégration pour les réfugiés que la Grèce. Ils n’y demandent donc pas l’asile, pour ne pas y être renvoyé en vertu du réglement européen Dublin III s’ils demandent ensuite l’asile dans un autre pays.

Les autorités avaient ouvert un camp pour les réfugiés syriens, mais elles veulent maintenant le fermer, laissant ceux-ci sans solution. La mobilisation s’organise, de la part des exilés et des associations qui les soutiennent.

Le communiqué de l’association KISA, en anglais et en grec, peut être téléchargé ici.

 

Solidarity Syrians

 

GRÈCE ET SYRIE : JEU DE MIROIR AUTOUR DES EXILÉS

28 vendredi Nov 2014

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Balkans, exilés, Grèce, réfugiés

À l’occasion de la manifestation des exilés syriens devant le parlement grec, des internautes rappellent qu’à la suite du traité de Lausanne et des échanges de population qui ont eu lieu entre la Grèce et la Turquie, des Grecs se sont retrouvés réfugiés en Syrie. Et que lorsqu’ils ont réussi à gagner la Grèce, ils n’y ont pas toujours reçu un accueil cordial.

Sur le site Okeanews (en français) :

http://www.okeanews.fr/20141126-se-souvenir-des-refugies-grecs-alep-en-aidant-les-refugies-syriens-athenes

 

CHYPRE : CES SYRIENS QUI NE VEULENT PAS S’Y LAISSER ENFERMER

18 samedi Oct 2014

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Balkans, Chypre, exilés, réfugiés

Chypre partage avec la Grèce d’être les pires pays européens en terme de non-accueil et violation des droits des demandeurs d’asile et réfugiés. Et d’être séparée du reste de l’Union européenne par la mer comme la Grèce l’est de l’Espace Schengen par la mer Adriatique et les Balkans (voir ici).

Un groupe de trois cent quarante-cinq exilés syriens ne s’y est pas trompé. Sauvés en mer par un paquebot de luxe qui les amène à Chypre, la majorité d’entre eux refuse de descendre et exige d’être amené en Italie.

Ils accepteront finalement de débarquer, mais très peu d’entre eux demanderont l’asile à Chypre, les autres voulant continuer leur voyage vers une terre plus hospitalière.

En anglais :

http://www.bbc.com/news/world-europe-29358265

http://cyprus-mail.com/2014/10/13/only-six-of-339-rescued-refugees-have-applied-for-asylum-in-cyprus/

 

 

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