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Exilés dans les Balkans

Exilés dans les Balkans

Archives de Tag: Serbie

Frontex en quête d’immunité judiciaire

17 mardi Oct 2017

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Balkans, exilés, Frontex, Serbie

Comment échapper à ses responsabilités juridique si elle participe à des exactions aux frontière de l’Europe, c’est une question que se pose depuis longtemps d’agence européenne Frontex. Dernière trouvaille de l’Union européenne : négocier une immunité vis-à-vis de la justice es pays où l’agence opère.

 

Si les missions de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, sont diverses, la plus visible est de coordonner des missions de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, à la demande de l’État membre dont il s’agit de surveiller les frontières. Ces missions impliquent des garde-frontières et des garde-côtes de différents pays européens. En cas de violation des droits, situation qui n’est pas exceptionnelle aux frontières européennes, à l’occasion d’une de ces missions, qui est responsable ? Les agents impliqués dans les exactions, l’État qui les a détaché pour cette mission, l’État dont il s’agit de garder la frontière, l’agence Frontex qui coordonne l’opération ? L’agence européenne a jusqu’à présent profité de ce flou entourant la question des responsabilités.

Mais l’Union européenne souhaite visiblement aller plus loin. Dans le cadre de l’externalisation de la surveillance de ses frontières, c’est-à-dire du report sur le territoire des États voisins de cette mission de surveillance de manière à constituer un glacis aux approches des frontières européennes, Frontex va être amenée à se déployer dans les Balkans occidentaux, en Serbie et en Macédoine. Dans l’article 6 de l’accord en discussion entre l’Union européenne et la Serbie concernant ce déploiement, la première tente d’imposer une immunité des agents déployés dans le cadre de Frontex face à la justice serbe : « 1. Les membres de l’équipe ne doivent être soumis à aucune forme d’arrestation et de détention dans la république de Serbie ». « 3. Les membres de l’équipe bénéficieront de l’immunité devant la juridiction pénale concernant tous les actes qu’ils accomplirons dans l’exercice de leurs fonctions. » « 4. Les membres de l’équipe bénéficieront de l’immunité devant les juridictions civiles et administratives de la République de Serbie concernant tous les actes qu’ils accomplirons dans l’exercice de leurs fonctions. »

La partie serbe marque pour l’instant son désaccord, demande que les agents déployés dans le cadre de Frontex soient justiciables devant les tribunaux serbes au même titre que les policiers serbes, et que l’agence soit tenue responsable des dommages éventuels causés par les agents sous son autorité.

Affaire à suivre.

 

Vous pouvez télécharger ici le texte en anglais de l’accord en discussion :

http://www.statewatch.org/news/2017/jul/eu-council-frontex-serbia-negotiations-text-restreint-9318-17.pdf

et ici l’analyse de l’association Statewatch :

http://www.statewatch.org/news/2017/jul/eu-frontex-serbia.htm

 

Serbie : expulsions d’hiver

29 dimanche Jan 2017

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Balkans, exilés, expulsions, Serbie

La vague de froid de ce mois de janvier n’a as seulement touché la Grèce (voir ici, ici et là). C’est dans ce contexte qu’en Serbie, le gouvernement a fait détruire les campements aux alentours de Subotica, près de la frontière avec la Hongrie.

 

 

Les hangars ferroviaires qui servaient d’abris à Belgrade ont également été évacués. Médecins Sans Frontières tente de faire face alors que les autorités tentent d’entraver l’aide humanitaire.

http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/les-dernieres-infos-o-refugiesbalkans-les-anciens-hangars-ferroviaires-a-belgrade-bientot-evacues.html

http://www.msf.fr/presse/revue-de-presse/paris-match-en-serbie-migrants-enfer-hiver

http://www.msf.org/en/article/migration-thousands-trapped-freezing-temperatures-greece-and-balkans

 

Visages d’Europe – Horgos

30 mercredi Sep 2015

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Balkans, exilés, Hongrie, réfugiés, Serbie

La suite de la chronique de Céline Barré dans les Balkans sur la route des exilé-e-s.

 

Horgos. Frontière Hongroise – 18 septembre.

https://goo.gl/maps/ed85398TsUq

3000 personnes bloquées à cette frontière. Un mur, des barbelés, des policiers hongrois et un drapeau européen qui flotte au loin. Il fait chaud et il n’y a qu’un point d’eau pour 3000 personnes. Les gens sont assis devant les barrières barbelées, la foule scande « We love Hungaria, we love hungarian police», « we want to go to germany », « we want freedom ».

Des enfants syriens répètent naïvement « open the door, open the door ».

Ces gens ne veulent que traverser la Hongrie, ils ne veulent pas y rester, juste continuer leurs parcours.

La tension monte. Du côté hongrois, on ramène un char à eau, sorte de karcher à très haute pression. Les familles espèrent pouvoir passer alors ils ont leurs sacs sur le dos et les gosses dans leurs bras. Un groupe de 10 personnes s’énerve et finit par ouvrir la première barrière. Un cri de joie, d’espoir mais qui dure le temps de quelques secondes. La police hongroise charge, gaze la foule.

Près de moi, une famille avec un bébé de 6 mois se fait gazer. Le bébé suffoque, la mère panique. La foule fait demi-tour et de nombreux enfants tombent par terre, se font piétiner. La police continue de gazer.

Ce gaz lacrymogène brûle les yeux, la gorge, les poumons. Ce gaz pique la peau, s’incruste dans les vêtements. Il faut plus de 10 min pour retrouver une respiration normale. Certains vomissent, beaucoup pleurent. Les mères hurlent leur rage. Certains jeunes se décident à lancer des pommes, des pierres sur les forces de l’ordre. Les hongrois répliquent avec leurs karchers. La pression est telle que pendant une heure, c’est le chaos.

La rage, la fatigue, l’injustice, ça créé de la révolte, de la violence. Qui ne se révolterait pas lorsque de bons petits soldats gazent des enfants ? Du côté serbe, les policiers fument des cigarettes, rient de la situation, regardent passivement les gens courir, les enfants pleurer…. ce qu’il se passe ici, ça n’est pas leur problème.

La tension redescend, les jeunes se rassemblent à nouveau devant la barrière et reprennent leurs slogans de paix. « We just want peace ». Les gamins se remettent peu à peu des effets du gaz mais la peur est là. En face d’eux, des barbelés et des centaines de policiers.

Quelques minutes plus tard, une rumeur éclate, ils ont ouvert la frontière. On entend les applaudissements. La foule se reforme et les gens rentrent du côté hongrois. La frontière semble ouverte. Les mères prennent leurs enfants sous les bras et se remettent en route.

« Thank you, good luck and see you in Francia » dit un père de famille. Ça semble être un piège mais ils avancent.

Puis des cris, à nouveau du gaz, de l’eau à haute pression. Les gens font demi-tour, gazés à nouveau. Les enfants hurlent, les bébés n’ont même plus de réactions. La police charge.

C’était une blague.

Les gens ont pu avancer sur 30 mètres en Hongrie puis la police a chargé, gazé, matraqué, aspergé. Une journaliste revient en pleurs du « front » ; elle s’est faite matraquée par la police. L’air est irrespirable sur plusieurs mètres. Une mère hurle sa colère et son impuissance envers la police, sa fille de 8 ans la suit, elles se font à nouveau gazer. C’est aussi ça « Welcome refugees ».

Un camp s’installe à quelques mètres de la frontière, regroupant les 3000 personnes. D’autres arriveront demain. Pas d’eau, pas d’électricité, pas de toilettes, pas de nourriture. Rien. Nous sommes dans une prairie serbe à la frontière hongroise. Quasiment aucune assistance humanitaire et 3 personnes de l’UNHCR égarées.

Une file d’attente se forme au niveau du seul point d’eau. Les pères lavent les vêtements de leurs enfants, il faut enlever le gaz lacrymogène de leurs vêtements sinon ils risquent des allergies, des brûlures et des problèmes respiratoires.

Deux camions ramènent des denrées alimentaires, c’est-à-dire du pain. Aucune organisation pour la distribution alors c’est la cohue. On jette le pain aux gens comme on jette de la bouffe au bétail.

Bienvenue en Europe, c’est notre manière de vous faire comprendre notre niveau de considération envers vous et vos familles. On vous gaze puis on vous jette du pain.

2 bus vides arrivent sur place afin de dissuader les réfugiés de rester ici, à la frontière. Il y a un camp de réfugiés à quelques dizaines de kilomètres. Un bel enclos rien que pour vous ! Vous aurez de quoi manger et une couverture en plus ! Pensez à vos enfants, ne restez pas là… et puis de toute façon votre parcours est fini, il s’arrête là. Vous verrez, c’est bien la Serbie ! Et puis souvenez-vous…Si vous tentez une quelconque résistance…on recommencera à gazer vos gosses. Alors silence maintenant, montez dans le bus et allez au camp !

Visages d’Europe – à la frontière serbo – hongroise

29 mardi Sep 2015

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Balkans, exilés, Hongrie, réfugiés, Serbie

La suite de la chronique de Céline Barré sur la route des exilé-e-s dans les Balkans :

 

Frontière Serbie – Hongrie (Europe) – 16 septembre.

https://goo.gl/maps/ed85398TsUq

« We don’t want you here, understand ? »

Voilà ce que l’on entend en arrivant à Subotica, ville à la frontière serbo-hongroise. Nous descendons à cette gare routière pour prendre une correspondance pour Horgos, dernière ville avant la Hongrie. Un agent nous informe que nous pouvons prendre le bus de 15 h mais que les réfugiés devront attendre le bus de 18 h. Pourquoi ? Parce que le bus de 15 h est réservé pour nos enfants et pour les européens. Les réfugiés doivent attendre. Nous allons ensuite au guichet acheter un ticket. La vendeuse nous dit que le bus de 15 h est complet, qu’il faut attendre celui de 18 h, on se risque à dire que nous ne sommes pas réfugiés : elle s’excuse, nous pouvons prendre le bus de 15 h. Nous prendrons celui de 18 h, comme tout le monde. Celui de 15 h est parti quasiment vide, seulement rempli de serbes et d’européens. Le bus de 18 h emmènera plus de 100 personnes dont des enfants et des personnes âgées assis par terre.

Nous appelons un hôtel pour ce soir : 1ère question : « Are you Syrians ? Refugees ? ». « No, europeans. Why ? » « Because Europeans, Yes. Refugees, No ». Faudrait-il leur imposer des étoiles jaunes pour pouvoir mieux les identifier ces réfugiés ? Cela fait échos aux cours d’histoire au lycée, ceux qui nous expliquaient comment on avait été capable de rejeter des catégories de personnes. Le racisme, la xénophobie, la ségrégation. Ces mots font peur, ils sont tabous mais j’ai cette angoissante impression qu’ils sont d’actualité. Plus nous remontons l’Europe, plus la pression se ressent.

« We don’t want you here » ; cette phrase a été prononcée par l’agent de la gare, envers une personne demandant où il pouvait acheter son ticket de bus. Gêné, il ne s’est pas énervé, il est juste parti, silencieux. Être témoin de cette scène ne m’a pas fait réagir non plus. Pas de réaction. L’écœurement et la passivité prennent le dessus sur la colère.

La frontière entre la Serbie et la Hongrie a fermé hier soir. Les derniers « chanceux » ont pu passer la frontière. Pour les personnes avec lesquelles nous étions dans le bus, le parcours s’arrête ici, à Horgos. Le bus nous arrête au croisement d’un chemin de fer. Un panneau : « Border 3 km. Border will be closed at midnight ». C’était un message d’alerte daté d’hier. Aujourd’hui, c’est trop tard. Les familles ne savent pas où aller. Il faut quand même tenter. Il faudra marcher 3 km pour atteindre la frontière. Fermée. Murs barbelés, forces de l’ordre postées de l’autre côté. Le parcours s’arrête là. Une mère accompagnée de ses deux fils me demande « Border closed ? ». « Yes ». Elle s’effondre.

Il y a aussi ces 3 petites filles de 3 ans, des triplettes, qui jouent aux abords des grillages barbelés, cette grand-mère qui arrive en fauteuil roulant, cet ado à qui il manque une jambe. Plus d’une semaine de marche, de fatigue, de peur, de violence, de faim pour arriver ici, à Horgos, sorte de no man’s land grillagé. Pas d’eau, pas de nourriture. Ils mangent quand les gosses ? Ils dorment où ? Ici, ça ne semble être la préoccupation de personnes. On ne peut avoir qu’un sentiment de honte à l’égard de cette Europe sans pitié. Certains disent qu’il faut partir vers la Croatie qui se trouve à plusieurs centaines de kilomètres mais les serbes contrôlent, arrêtent et expulsent vers la Macédoine. La Hongrie a renforcé ses effectifs policiers, a installé l’armée. Les journaux serbes parlent de « 100 000 clandestins bloqués dans le pays dont des terroristes ». La propagande anti-migrants est bien là et l’Europe lui offre un beau terrain d’émancipation.

La nuit tombe et les triplettes dormiront dehors et ce, dans la plus grande indifférence européenne. Le ministre serbe a exhorté le gouvernement hongrois à revenir sur sa décision de stopper les entrées et demande de laisser rentrer « au moins les femmes et les enfants ». Ah enfin un peu d’humanité ! Les pères ? Qu’ils aillent défendre leurs pays au lieu de vouloir protéger leurs gosses !

Il règne ici une atmosphère de guerre sans comprendre qui est l’ennemi.

Visages d’Europe – d’Athènes à Belgrade

28 lundi Sep 2015

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Balkans, exilés, Grèce, Macédoine, réfugiés, Serbie

La suite de la chronique de Céline Barré sur la route des exilé-e-s dans les Balkans.

 

D’Athènes à Belgrade – 14 septembre

https://goo.gl/maps/aCtJVd6CfsG2

Ana.

28 personnes dont 11 enfants et 4 bébés morts noyés en mer entre la Turquie et la Grèce hier Dimanche 13 septembre. Un ado de 14 ans tué d’une balle perdue suite aux tentatives des gardes côtes grecques de couler un bateau. 3 enfants portés disparus. Combien faut-il encore de gosses morts pour reconnaître que les frontières tuent ? La frontière maritime fait une sélection avant de laisser entrer des personnes en Europe. Les plus téméraires y arriveront, ceux qui auront le bateau le moins abîmé, ceux qui ne seront pas confrontés aux gardes-côtes turcs et grecs dont certains contribuent à couler les bateaux.

Impossible ? Mensonge ? C’est pourtant ce que les réfugiés racontent. Un jeune boxeur irakien témoigne que son bateau transportait 43 personnes dont lui et sa petite amie. Les gardes-côtes turcs se rapprochent de leur bateau et tournent autour de celui-ci. Cela créé des vagues, les vagues remplissent le bateau. Le bateau s’enfonce. Les 43 personnes à bord paniquent, les parents montrent leurs enfants pour supplier les gardes côtes d’arrêter leur jeu mais ça ne marche pas. Des enfants dans un bateau en train de couler ? Trop commun, on a déjà vu ça trop de fois. Le bateau s’enfonce de plus en plus alors il faut écoper, on jette les sacs dans l’eau. On y perd l’argent, les portables, les couvertures, les photos. Question de survie. Ce bateau arrivera à bon port, c’est-à-dire échouera sur une plage de Lesbos. Ces témoignages, nous pouvons les entendre chaque jour, mais jusqu’à quand serons-nous capable d’être témoins-impuissants de cette situation ?

Les passages de frontières terrestres ne sont pas plus simples. Nous avons rejoint la frontière gréco-macédonienne en taxi avec le père syrien et son fiston. Ils voulaient faire une pause à Athènes pour dormir, se laver et digérer l’expérience de Lesbos, mais pas le temps, il faut se presser. La Hongrie est en train de finir la construction du mur, après cela il ne sera plus possible de passer par cette route. Le taxi nous amène en pleine campagne, proche d’une gare désaffectée. Sur place, plusieurs centaines de personnes doivent se diviser en groupe de 50 et attendre parfois plusieurs heures avant de pouvoir traverser la frontière. Cette frontière est une lande de 3 à 4 km qu’ils devront traverser le plus vite possible et ce, sous le contrôle des autorités des deux pays. Nous n’avons pas été autorisés à suivre Hussein et son père. Pour nous, les « non réfugiés », il faut emprunter la voie légale, celle qui commence par « Your passeport please » et qui finit par « Thank you and welcome to Macedonia ». Qu’il est bon d’être européen.

Avant de se quitter, le père d’Hussein nous demande la traduction en anglais des termes « hyper-tension », « diabète », au cas où il s’affaiblit sur la route.

Nous tentons de retrouver Hussein en Macédoine mais ils ont décidé de poursuivre la route, prenant un bus de nuit pour rejoindre la Serbie. Ils n’ont toujours pas dormi depuis Lesbos.

Aux frontières entre la Macédoine et la Serbie, les réfugiés doivent s’enregistrer auprès des autorités. Celles-ci leurs délivrent un document les autorisant à rester sur le territoire pendant 72 heures, sinon ils risquent l’expulsion ou l’emprisonnement. Arrivés en Macédoine, nous n’avons pas été autorisés à prendre les mêmes bus que les réfugiés. Ce sont des bus spécialement réservés pour eux. Le prix est plus cher pour eux. Les compagnies de bus et les taxis se régalent. Nous traversons alors la Macédoine pour rejoindre la frontière avec la Serbie. Sur la route, nous apprenons que la Macédoine envisage de construire un mur à la frontière grecque pour « bloquer l’afflux de réfugiés ». Ils iront où ces gens ? A nouveau, des personnes sont parquées en pleine campagne et lorsque la police les autorise à passer, il faut faire vite. Prenez vos gosses sous le bras et marchez le plus vite possible !

Nous arrivons enfin à prendre un bus « commun » pour rejoindre Belgrade. Nous payons le même tarif « special refugees ». Dans ce bus, des gosses et des femmes enceintes. Ana a 24 ans, elle est accompagnée par son père, son frère et son fils Walid, 2 ans. Son mari est resté bloqué en Turquie. Ana est enceinte de 7 mois, elle espère arriver vite en Allemagne, elle se sent fatiguée. Lorsque le bus s’arrête à Belgrade, il est 23 heures et Walid a froid. Plus de 500 personnes ont posé leurs tentes dans le parc à côté de la gare. Dès que nous sortons, des rabatteurs proposent des taxis à 300 euros pour amener les gens à la frontière, située à 1heure de route. « Good price…border will be closed tomorrow ». Certains taxis amènent des personnes à 100 km de la frontière leur faisant croire qu’ils sont en Allemagne.

C’est ici à Belgrade que la rumeur se confirme, la Hongrie est en train de terminer la construction de son mur et a annoncé que sa frontière sera entièrement fermée ce lundi 14 septembre fin d’après-midi. Voilà, on y est. On accueille un certain quota, on communique sur la générosité européenne, puis on ferme. Et s’ils n’arrivent pas à passer avant la fin d’après-midi, on leur dit quoi à Ana et son gosse de deux ans ? On s’excuse Ana…on avait prévenu, on ne prend qu’un nombre limité de personne… tu es enceinte ? Ta fille sera une bonne serbe ou une bonne macédonienne.

Allez Ana, oublies tes contractions, paye 300 euros de taxi et tente ta chance, il te reste encore quelques heures pour traverser la frontière hongroise !

SERBIE : DÉGRADATION DE LA SITUATION DES EXILÉS

21 samedi Fév 2015

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Balkans, exilés, politiques migratoires, Serbie

Alors que l’hiver rend plus difficiles les conditions de vie dans les campements, que ce soit à Subotica, près de la frontière hongroise, ou dans les campements où les demandeurs d’asile attendent leur admission dans les centres d’hébergement, la répression continue à Subotica, faite de racket et de violences de la part des policiers. Depuis fin décembre, la police procède à des rafles et emmène les exilés arrêtés dans les localités où se trouvent les centres d’accueil des demandeurs d’asile. Le 10 décembre, un exilé est mort à Belgrade d’une intoxication au monoxyde de carbone dans son abri.

En anglais sur le blog No Border Serbia :

https://noborderserbia.wordpress.com/2014/12/29/alarmantna-situacija-i-policijska-represija-u-subotici/

https://noborderserbia.wordpress.com/2015/01/06/this-border-regime-kills-granicni-rezim-ubija/

https://noborderserbia.wordpress.com/2015/01/19/new-tactics-same-violence-the-police-in-subotica-transfering-people-from-the-jungles-to-the-camps-for-asylum-seekers/

Un communiqué de Médecins sans Frontières et des photos :

http://www.msf.org/article/gallery-transit-denied-stranded-cold-serbia

http://www.msf.org/article/serbia-asylum-seekers-and-migrants-left-cold

« Les demandeurs d’asile et migrants laissés dans le froid en SerbieMSF appelle les autorités serbes et les États membres de l’UE à fournir aide et protection aux réfugiés dans le besoin

Selon l’organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF), les demandeurs d’asile, réfugiés et migrants qui ont risqué leur vie pour rejoindre l’Europe sont laissés en rade en Serbie, dans des forêts ou des bâtiments abandonnés, sans nourriture ni abri et sous des températures hivernales glaciales. Les équipes de MSF les approvisionnent en produits de première nécessité et leur prodiguent des soins médicaux d’urgence. Parallèlement, MSF appelle les autorités serbes et les États membres de l’Union européenne de porter assistance et protection aux demandeurs d’asile.

Le règlement Dublin II requiert généralement que les demandeurs d’asile arrivant dans l’UE de manière illégale demandent l’asile dans le pays par lequel ils sont entrés. Toutefois, les migrants et les demandeurs d’asile fuient de plus en plus les conditions précaires auxquelles ils font face en Grèce et en Bulgarie, traversant alors la région des Balkans pour faire route vers l’Europe du Nord. D’après le bureau serbe chargé des questions d’asile, environ 16 500 demandeurs d’asile – surtout originaires de Syrie, d’Afghanistan et d’Afrique subsaharienne – sont entrés en Serbie en 2014 afin de trouver refuge et de jouir de conditions de vie décentes en Europe du Nord.

« Les États membres de l’UE doivent reconnaître les conséquences scandaleuses de leurs politiques et améliorer les procédures d’asile et conditions d’accueil actuelles ainsi que l’absence d’intégration, qui déboutent des milliers de réfugiés et demandeurs d’asile », affirme Stuart Alexander Zimble, coordinateur de MSF dans la région des Balkans. La Grèce, la Bulgarie et l’UE doivent améliorer l’accès aux procédures d’asile ainsi que les conditions d’accueil pour les nouveaux arrivants.

Obligées de vivre dans des conditions consternantes à cause d’un système d’asile grec dysfonctionnel, les personnes en quête de protection se voient forcées de prendre davantage de risques en recourant à des réseaux de trafiquants pour quitter la Grèce, à la recherche d’une assistance et d’une protection de meilleure qualité. « La situation en Grèce est tellement catastrophique qu’on ne peut pas rester là en tant que demandeur d’asile », explique un réfugié afghan qui a passé 18 mois dans un centre de rétention en Grèce pour ensuite se rendre en Macédoine et enfin en Serbie.

À leur arrivée en Serbie, nombre de demandeurs d’asile n’ont d’autre option que de dormir dehors, sous des bâches en plastique ou dans des tentes de fortune, malgré des températures hivernales pouvant descendre jusqu’à -20° C. Dans le village de Bogovada, des dizaines de demandeurs d’asile attendent chaque jour que leur demande d’asile soit enregistrée. Dans cette région, le bureau d’asile ne traite que quelques  demandes par jour seulement, forçant ainsi les réfugiés – y compris parfois des femmes enceintes et des enfants – à patienter dans la forêt qui borde le village.

Dans la ville de Subotica, près de la frontière hongroise, les migrants s’abritent, la nuit tombée, dans des bâtiments abandonnés et en ruine. Certains dorment dehors, cachés dans des champs, pour éviter de tomber sur la police.

MSF appelle les États membres de l’UE, et en particulier la Hongrie, à s’abstenir de renvoyer vers la Serbie les ressortissants des pays tiers. Avec le soutien  du HCR, la Serbie devrait fournir une assistance adéquate et une protection internationale aux demandeurs d’asile, notamment en augmentant ses capacités à enregistrer et à héberger tout demandeur d’asile dans ses centres d’accueil et ce, en toute sécurité, efficacité et hospitalité.

Depuis décembre, une équipe de MSF gère des cliniques mobiles et distribue des kits de produits de première nécessité aux réfugiés les plus vulnérables à Bogovada et à Subotica. Les rhumes, les infections respiratoires et autres maladies de la peau constituent les problèmes de santé les plus fréquents chez les migrants, principalement à cause du froid et des mauvaises conditions sanitaires.

« En général, ces gens vivent dans des conditions insalubres, sont mal habillés, affamés et n’ont pas les moyens de se laver », explique Vasiliki Armeniakou, coordinateur médical de MSF. « Beaucoup présentent des lésions musculaires et osseuses, des douleurs corporelles sévères, des coupures, des ecchymoses et des engelures dues à ces longues journées de marche ou de course à travers la forêt. »

FIN »

 

SERBIE : LE SORT DES DEMANDEURS D’ASILE

10 vendredi Oct 2014

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asile, Balkans, exilés, Serbie

Conséquence de sa place sur le chemin des exilés en route vers le centre et le nord de l’Europe, mais aussi de la multiplication des crises au Moyen-Orient (après la Syrie, l’Irak), la Serbie voit le nombre de demandeurs d’asile augmenter. La plupart ne souhaitent pas y rester et continuent leur route. Mais de multiples questions font débat, comme la capacité d’accueil à l’approche de l’hiver, la proportion importante de mineurs, avec en toile de fond la question des demandeurs d’asile serbes dans l’Union européenne. Et aussi, des réactions de rejet de la population, comme à Mladenovac.

À propos de l’accueil des demandeurs d’asile, sur le site du Courrier des Balkans :

http://balkans.courriers.info/article25671.html

et sur le blog Serbie Droits Humains :

http://serbie-droitshumains.blogspot.fr/2014/10/hausse-du-nombre-de-demandeurs-dasile.html

À propos des mineurs :

http://serbie-droitshumains.blogspot.fr/2014/10/mineurs-demandeurs-dasile-en-serbie.html

et de l’opposition à l’accueil de demandeurs d’asile à Mladenovac, sur le blog Serbie Droits Humains :

http://serbie-droitshumains.blogspot.fr/2014/10/manifestation-contre-un-centre-pour.html

(articles en français)

 

BALKANS OCCIDENTAUX : PAYS SÛRS SELON L’ALLEMAGNE

07 mardi Oct 2014

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asile, Balkans, Bosnie, exilés, Macédoine, Serbie

Le parlement allemand a décidé d’ajouter la Bosnie, la Macédoine et la Serbie à la liste des pays d’origine sûrs. Cette liste varie d’un pays à l’autre, et comprenait jusqu’à présent pour l’Allemagne les autres pays de l’Union européenne, le Ghana et le Sénégal. Cela signifie concrètement que les demandeurs d’asile devront apporter d’emblée des preuves tangibles de persécutions pour voir leur demande examinée. Cette mesure vise principalement des Rroms, qui sont aussi la majorité des personnes expulsées par l’Allemagne vers les Balkans.

Voir en anglais dans le Bulletin hebdomadaire du Conseil Européen sur les Réfugiés et les exilés :

http://us1.campaign-archive2.com/?u=8e3ebd297b1510becc6d6d690&id=9642a55e9e&e=56fa2dd50e

 

SERBIE : UN RAPPORT SUR L’ASILE

27 dimanche Juil 2014

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asile, Balkans, exilés, Serbie

Le Centre pour les Droits de l’Homme de Belgrade a publié un rapport sur l’asile en Serbie qui détaille les différents aspects de la question, de l’accès au territoire à la mise en oeuvre des droits des réfugiés, en passant par la législation, la procédure ou les conditions d’accueil : « La droit d’Asile en République de Serbie 2013 ».

Vous pouvez télécharger le rapport (en anglais) ici.

 

 

SERBIE : UN SYSTÈME D’ASILE NON FONCTIONNEL

18 dimanche Mai 2014

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asile, Balkans, exilés, Serbie

Le directeur du Centre pour l’aide aux demandeurs d’asile déclare au journal Blic que le système d’asile serbe n’est pas fonctionnel. Le nombre de demandeurs d’asile augmente fortement (2055 au cours du premier trimestre 2014 contre 5065 pour toute l’année 2013). Le nombre de places d’accueil a été doublé, mais c’est pour passer de 250 à 500, ce qui est totalement sous-dimensionné. La procédure ne fonctionne pas non plus. En 2013, seules 4 personnes ont obtenu l’asile pour 5065 demandes. Aucune des personnes ayant déposé une demande en 2014 ne l’a obtenu.

Article en français sur le blog Serbie droits humains :

http://serbie-droitshumains.blogspot.fr/2014/04/2055-personnes-ont-demande-lasile-au.html

 

Pentax Digital CameraLe centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Banja Koviljaca, mars 2012.

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Passeurs d’hospitalités

Passeurs : font circuler la parole, et relient les êtres et les rives.

Hospitalités : les mille formes de l'accueil et de la rencontre entre les êtres.

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