Frontex en quête d’immunité judiciaire

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Comment échapper à ses responsabilités juridique si elle participe à des exactions aux frontière de l’Europe, c’est une question que se pose depuis longtemps d’agence européenne Frontex. Dernière trouvaille de l’Union européenne : négocier une immunité vis-à-vis de la justice es pays où l’agence opère.

 

Si les missions de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, sont diverses, la plus visible est de coordonner des missions de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, à la demande de l’État membre dont il s’agit de surveiller les frontières. Ces missions impliquent des garde-frontières et des garde-côtes de différents pays européens. En cas de violation des droits, situation qui n’est pas exceptionnelle aux frontières européennes, à l’occasion d’une de ces missions, qui est responsable ? Les agents impliqués dans les exactions, l’État qui les a détaché pour cette mission, l’État dont il s’agit de garder la frontière, l’agence Frontex qui coordonne l’opération ? L’agence européenne a jusqu’à présent profité de ce flou entourant la question des responsabilités.

Mais l’Union européenne souhaite visiblement aller plus loin. Dans le cadre de l’externalisation de la surveillance de ses frontières, c’est-à-dire du report sur le territoire des États voisins de cette mission de surveillance de manière à constituer un glacis aux approches des frontières européennes, Frontex va être amenée à se déployer dans les Balkans occidentaux, en Serbie et en Macédoine. Dans l’article 6 de l’accord en discussion entre l’Union européenne et la Serbie concernant ce déploiement, la première tente d’imposer une immunité des agents déployés dans le cadre de Frontex face à la justice serbe : « 1. Les membres de l’équipe ne doivent être soumis à aucune forme d’arrestation et de détention dans la république de Serbie ». « 3. Les membres de l’équipe bénéficieront de l’immunité devant la juridiction pénale concernant tous les actes qu’ils accomplirons dans l’exercice de leurs fonctions. » « 4. Les membres de l’équipe bénéficieront de l’immunité devant les juridictions civiles et administratives de la République de Serbie concernant tous les actes qu’ils accomplirons dans l’exercice de leurs fonctions. »

La partie serbe marque pour l’instant son désaccord, demande que les agents déployés dans le cadre de Frontex soient justiciables devant les tribunaux serbes au même titre que les policiers serbes, et que l’agence soit tenue responsable des dommages éventuels causés par les agents sous son autorité.

Affaire à suivre.

 

Vous pouvez télécharger ici le texte en anglais de l’accord en discussion :

http://www.statewatch.org/news/2017/jul/eu-council-frontex-serbia-negotiations-text-restreint-9318-17.pdf

et ici l’analyse de l’association Statewatch :

http://www.statewatch.org/news/2017/jul/eu-frontex-serbia.htm

 

Grèce : soutenons le centre social autogéré City Plaza

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Parmi les centres autogérés impliqués dans le soutien aux exilé-e-s, City Plaza à Athènes (voir ici et ) est un des plus connus. Il est menacé d’expulsion et lance un appel à solidarité.

 

Merci de signer la pétition :

https://www.change.org/p/hands-off-city-plaza-and-all-squats

 

Voici la traduction en français du texte de la pétition :

« Ne touchez pas au City Plaza et à tous les squats

Ouvert à Athènes le 22 avril 2016, le City Plaza a été transformé d’un hôtel abandonné pendant huit ans en un lieu qui a apporté logement, nourriture, aide médicale et éducation à plus de 1500 réfugié-e-s de différents pays, y compris de nombreux enfants, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes vulnérables.

City Plaza est une alternative aux conditions inhumaines des camps de réfugié-e-s. Il loge des réfugié-e-s au cœur d’Athènes et leur offre une maison dans laquelle 400 réfugiè-e-s peuvent vivre avec dignité, en sécurité et dans le respect de leur vie privée; un genre de vie qui n’est pas possible dans les camps officiels et dans les centres de rétention.

Mais City Plaza n’est pas seulement un lieu d’hébergement. C’est un projet politique qui prouve qu’on peut faire fonctionner un des meilleurs espaces de logement sans employé-e-s, financements institutionnels ou experts, et qui montre que si l’État ne fait pas ainsi c’est par un choix conscient. Ce choix isole physiquement et socialement les réfugié-e-s, en les mettant dans des camps, centres de rétention et hotspots, comme en renforçant les frontières. City Plaza a joué un rôle central dans le mouvement de solidarité avec les réfugié-e-s, en conduisant la campagne internationale contre l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, en luttant pour et en gagnant les droits des réfugié-e-s à l’éducation et à l’accès aux soins.

City Plaza ne reçoit aucun financement des gouvernements ou des ONG. Il est entièrement soutenu par la solidarité de Grèce et du monde entier. Des personnes de toute la planète viennent au City Plaza pour travailler et vivre avec les résident-e-s pour exprimer leur solidarité.

Le 7 juin 2017, plusieurs médias ont annoncé que City Plaza, ainsi que Papouchadiko et Zoodochou Pigis 119, deux autres squats à Athènes, étaient menacés d’expulsion. Une expulsion qui aurait pour résultat que les plus de 400 résident-e-s de City Plaza, dont plus de 150 enfants, seraient forcé-e-s de retourner dans des camps ou de vivre dans les rues d’Athènes. Ce n’est pas seulement leur maison qui est menacée mais aussi leur sécurité et leur bien-être.

Avec votre solidarité et votre soutien nous serons capables de garder ouvert City Plaza. Merci de signer et de partager cette pétition !

Sur le net :
Official Site (GR/EN)
Facebook (EN)
Facebook (GR)
Twitter

Plus d’informations à propos de City Plaza :
Best Hotel In Europe (video)
Keep City Plaza Open (video)
A day in the life at City Plaza
We Are City Plaza »

 

Grèce : soutenez le centre social Steki

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Souvent des squats ou d’anciens squats, les centres sociaux autogérés s’ouvrent depuis plusieurs années à l’accueil des exilé-e-s, qui participent pleinement à leur fonctionnement. Leur existence est pourtant précaire, et le gouvernement grec a multiplié ces derniers mois les expulsions.

À Thessalonique, le centre social Steki existe depuis 2004, et il est depuis 2009 dans les locaux actuels. Une ancienne dette d’électricité remet en cause sa pérennité, et un appel à soutien circule.

http://keepstekipluggedin.com/fr/

http://keepstekipluggedin.com/fr/how-you-can-help/

 

Grèce : parole d’un exilé en grève de la faim

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Venus de Grèce, la lettre d’un exilé qui avait entamé une grève de la faim pour s’opposer à son expulsion vers la Turquie, et le récit qui l’accompagne et en donne le contexte. Aujourd’hui, la demande d’asile de Mohammed A. est en cours d’examen en Grèce.

 

« Le texte qui suit a été écrit par des personnes ayant participé à une campagne de soutien pour la libération et le droit d’asile pour Mohamed A. alors en grève de la faim pendant sa détention à la préfecture de Lesbos-en Grèce.

La lettre écrite par Mohamed A. sur sa situation, à la suite de ce texte, a été traduite de l’arabe vers le grec,puis en anglais et enfin en français. Il se peut que les traductions successives manquent de rendre tout à fait la teneur de la lettre écrite alors.

Aujourd’hui Mohamed A. a été libéré dans cette prison à ciel ouvert qu’est en train de devenir l’île de Lesbos pour les migrants qui s’y retrouvent bloqué., il est en attente d’une réponse suite à sa troisième demande d’asile. Une situation comme beaucoup d’autres, tandis que la Grèce est en train de devenir une machine de déportation et un réseau de centre de détention où sont emmenés manu militari les migrants arretés dans les rafles régulières des squatts, du port, et des rues d’Athenes comme des îles frontières.

Texte du 13/01/2017-

issu du site musaferat.espivblogs.net

Depuis Octobre 2016, Mohamed A. est en détention administrative dans les bureaux de la police de Lesbos et risque la déportation, sa demande d’asile ayant été rejeté. Il a commencé une grève de la faim depuis le 13/12/2016, pour contester sa déportation et le refus de son droit d’asile.

Son état de santé se détéroriant progressivement depuis ces derniers jours, il a été transferé à l’hopital de Mytilène Vostaneio le 10/01/2017, où les médecins ont affirmé la nécessité d’une hospitalisation. Il retourna chercher ses affaires au centre de rétention avec la garantie des policiers qu’il serait ensuite reconduit à l’hopital. Pourtant il y resta détenu, la police lui indiqua qu’il serait emmené à l’hôpital le matin suivant. Le jour suivant, à son arrivée à l’hôpital, ils obtinrent son consentement à ne pas être hospitalisé en lui faisant miroiter qu’ils s’occuperaient de son cas et qu’il serait transferé à Athenes dans les jours prochains. Le jeudi 12/1, le commissaire de police annonça à Mohamed la décision de son renvoi vers la Turquie, selon les lois infâmes des accords entre l’Europe et la Turquie.

Grâce à la pression des avocats et de personnes solidaires, Mohamed fut de nouveau hospitalisé. Face à la gravité de son état psychique et physique, des médecins imposèrent son hospitalisation au vu des symptômes évidents de fatigue (vertiges, syncopes, troubles de la vue) ; et il lui a été administré des solutés salés. Son hospitalisation permit l’annulation de l’ordre de déportation, ce qui ne fut pas le cas pour les dix autres migrants déportés ce matin du vendredi 13 janvier.

Depuis Mohammed A. est toujours hospitalisé, pendant que la police, manifestement déçue de l’annulation de la procédure, essaye de toutes les manières possibles de faire pression sur les médecins afin qu’ils signent une décharge, qui permettrait de le déporter. En même temps, contre les règles en vigueur de l’hopital, la police a interdit l’entrée de la chambre de Mohamed aux personnes venues le soutenir.

La situation actuelle- par ces faits, la tentative de déportation d’un migrant au 32eme jour d’une grève de la faim – est sans précédent, au vu du risque vital engagé. De cette manière, l’Etat et ceux qui le servent font avancer encore d’un pas le totalitarisme existant . Ce sont ces mêmes fonctionnaires qui tiennent en otage un enfant de 6 ans pour nourrir leur revanche contre ses parents *; L’Etat qui interdit des événements dans les universités publiques; l’Etat qui torture des milliers de migrants dans les centres de détention tous les jours, jusqu’à leur déportation finale. Cet état qui s’ennorgueille de sa capacité à décider de la vie et la mort de ceux qui ne rentre pas dans le rang, de ceux qui sont vus comme un « surplus », de ceux qui résistent.

Nous exprimons notre solidarité avec Mohamed contre cette violence quotidienne de ségrégation, de racisme et d’exploitation; Nous exprimons notre solidarité avec les centaines de migrants déjà déportés; notre solidarité avec ceux qui combattront avec nous contre la dévalorisation de la vie.

Solidarité avec le gréviste de la faim Mohamed A.

Réponse favorable immédiate à ses revendications

Arrêt de toutes les déportations

* référence au chantage effectué contre les membres de lutte révolutionnaire actuellement en détention, par la menace sur leur enfant. A 6 ans, il est surnommé par certains médias « le plus jeune prisonnier politique du monde », il a été détenu au siège de la police antiterroriste d’Athènes puis a été confiné dans une aile pour enfants d’un hopital psychiatrique. le 8 janvier il fut finalement confié à sa grand mère suite aux mouvements de protestations et à la greve de la faim et de la soif du groupe Lutte révolutionnaire. Cette garde est provisoire et doit être confirmé d’ici six mois

Lettre du gréviste de la faim Mohamed A. le 3/01/2017

Le corps tout entier perd ses capacités quand le cœur se fait silencieux dans la cage thoracique. La douleur domine le cœur mais l’esprit véritable tient dans le fait de ne pas lâcher…

Battements de cœur de douleur dans la cage d’une prison

Ne vous souciez pas de ce que vous détenez aujourd’hui car demain vous pourriez avoir tout perdu. Un jour, vous pourriez vous trouver à ma place, peut être serez-vous alors celui qui arrive dans mon pays. Quand ce jour viendra, je vous traiterai mieux que cela ! Ne surestimez pas votre pouvoir aujourd’hui, car demain c’est peut être moi qui ferai un don du sang pour vous lorsque vous vous retrouverez à l’hôpital…La générosité tient dans la manière de faire…

Pensez-vous que je serai inculpé pour avoir affirmé la nécessité d’une justice et tout ce que je ressens pour les personnes qui souffrent autour de moi ? S’il est vrai que se retrouve coupable quiconque a parlé de justice, défendu de plus faibles, combattu l’injustice et dit NON , alors j’accepte la sentence. Je mourrai honnête, courageux et intègre, à dire la vérité, plutôt que de vivre une vie sans honneur ni dignité, comme un hypocrite. Même si je possédais la moitié des trésors de ce monde, cela ne vaudrait pas grand chose parce que ces choses s’achètent avec de l’argent. Voici ce que c’est que d’être humain. Ne pas juger ni sur la couleur ni sur la religion. Nous sommes tous à égalité ici. Si je dois être puni pour être humain, voici l’enjeu de la torture : Une vie sans honneur, décence, justice. Une vie où les lâches règnent. Oh mon dieu, voila la sanction de la conscience…

J’ai plein de forces et je ne vous imposerai pas de me respecter car à ce moment précis ma force est la peur. Je tente ici de ne pas user de cette force. Je voudrais comprendre de quoi vous êtes fait sans que cela ne m’influence. Parce que je suis comme l’or : même si vous le fondez, il ne se mélange pas. Je ne changerai pas. Vous ne pourrez pas m’affaiblir. Même si vous ne me traitez pas mieux, je n’entrerai pas en conflit avec vous, je ne deviendrai pas comme vous. Je resterai comme je suis et personne ne m’empêchera de parler de justice.

Ici, dans cette société beaucoup de gens savent de quoi je parle, car ils sont sensibles, ils peuvent comprendre les autres. Ils connaissent la valeur de la vérité. Ils connaissent la joie d’aimer peu importe les religions. Comme il est beau de vivre dans une société sans mensonges ni haine, et qui ne désire que l’amour et la paix.

Je défendrai la justice et l’égalité et je combattrai l’injustice. Je soutiendrai ceux qui sont maltraités, j’éprouverai la souffrance des autres même si cela doit me coûter mes propres mensonges. Non à une vie sans égalité !

Je serai la plume qui crache l’encre de la justice pour que ceux souffrant d’injustice sortent vainqueur et que celle-ci soit abolie.

Questions :

Où sont ceux qui disent défendre les droits de l’homme ? Ces mots ne veulent- ils rien dire ? Cherchez vous une réponse à cela ? Désolé , il n y en a pas.

Ceci n’est pas toute l’histoire. Ceci était juste une introduction. 22 jours sans manger, je suis à bout de force. Je voudrais vous parler du racisme et de l’éthique de certains peuples. Je voudrais vous dire ce qui s’est passé en Egypte. Vous parler de tellement de choses… »

Serbie : expulsions d’hiver

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La vague de froid de ce mois de janvier n’a as seulement touché la Grèce (voir ici, ici et ). C’est dans ce contexte qu’en Serbie, le gouvernement a fait détruire les campements aux alentours de Subotica, près de la frontière avec la Hongrie.

 

 

Les hangars ferroviaires qui servaient d’abris à Belgrade ont également été évacués. Médecins Sans Frontières tente de faire face alors que les autorités tentent d’entraver l’aide humanitaire.

http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/les-dernieres-infos-o-refugiesbalkans-les-anciens-hangars-ferroviaires-a-belgrade-bientot-evacues.html

http://www.msf.fr/presse/revue-de-presse/paris-match-en-serbie-migrants-enfer-hiver

http://www.msf.org/en/article/migration-thousands-trapped-freezing-temperatures-greece-and-balkans

 

Exilé-e-s dans l’hiver des Balkans : communiqué de Migreurop

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Quand l’hiver devient un élément supplémentaire au service des politiques européennes anti-migratoires (voir ici et ), Migreurop dénonce la manière dont il peut transformer les hotspots des îles grecques et les frontières des Balkans en un mouroir comme le sont la méditerranée ou le Sahara. Communiqué :

http://www.migreurop.org/article2770.html

« L’Union européenne ne peut pas abolir les hivers :

 elle doit mettre fin à la politique criminelle des hotspots !

À partir de quel moment la non assistance à personne en danger devient-elle un crime ? Quel nombre de morts permet de qualifier un crime contre l’humanité ? Ces questions se posent depuis longtemps à propos des milliers de personnes décédées en Méditerranée faute de voies légales d’accès à l’Union européenne (UE). Aujourd’hui, la situation de plus en plus grave de milliers d’exilé·es, pris au piège par des températures glaciales dans les camps grecs et sur les « routes des Balkans », met très directement en cause les choix de l’UE en matière de « gestion des flux migratoires ».

Au printemps dernier, pour ne pas accueillir les centaines de milliers de réfugié·es qui fuyaient les conflits syriens, irakiens ou d’autres régions en crise, les fonctionnaires de la Commission et les membres du Conseil européen ont mis en œuvre une « solution hotspot » qui n’a manifestement pas intégré les variable météorologiques : l’hiver, les températures baissent et le froid sévit, y compris sur les îles de la mer Egée désertées par les touristes.  Seuls des camps de toile ont été prévus pour des exilé·es « stockés » dans l’attente de l’organisation des retours forcés, considérés par les fonctionnaires et les dirigeants européens comme la meilleure solution pour régler la « crise migratoire ».

Car la Commission européenne et les États membres n’ont jamais cru à la « relocalisation », dispositif censé « soulager » les pays de première ligne (Grèce et Italie) et permettre aux hotspots de ne pas devenir des lieux durables de relégation « d’indésirables ». De fait, alors que l’objectif annoncé est le transfert de 63 000 personnes depuis la Grèce vers d’autres pays de l’UE avant le mois de septembre 2017, moins de 8 000 ont, à ce jour, pu bénéficier de ce dispositif.

Ainsi, environ 15 000 personnes sont actuellement prisonnières des hotspots des îles grecques, battues par le vent et la neige ; des milliers d’autres sont bloquées, dans une urgence humanitaire et un froid extrêmes, sur les « routes des Balkans » fermées par les membres de l’UE et leurs alliés. Or, les personnes enfermées dans les hotspots sont placées sous l’autorité directe d’agences et de fonctionnaires européens qui doivent veiller à ce que ces lieux ne se transforment pas en mouroirs. Faire remonter la température n’est pas de leur ressort ; supprimer les hivers n’est pas à l’agenda de l’UE. En revanche, la fermeture des hotspots ainsi que l’organisation d’un accès au séjour et d’un accueil durables relèvent du pouvoir des responsables européens. C’est à l’aune des camps de toile disparaissant sous la neige que leur politique criminelle sera jugée.

25 janvier 2017

Contact : contact@migreurop.org »

 

arton2770-1baecPhoto : Belgrade, janvier 2017 | (c) Danilo Balducci

 

Exilé-e-s dans l’hiver des Balkans : pétition d’Amnesty International

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L’hiver met en relief les conditions d’accueil en Grèce, et en particulier dans les hotspots des îles grecques, créés dans le cadre de la politique européenne, et où les exilé-e-s dorment dans des tentes sous la neige.

Amnesty International interpelle la Commission européenne pour que des conditions d’accueil dignes soient mises en place, que les moyens soient mis en place pour traiter les demandes d’asile correctement, et que les transferts prévus vers d’autres pays de l’Union européenne soient effectivement réalisés.

https://www.amnesty.be/je-veux-agir/agir-en-ligne/signer-en-ligne/article/abandonnes-par-l-ue-des-milliers-de-refugies-risquent-de-mourir-de-froid

Vous pouvez signer la pétition ici :

http://info.amnesty.be/adserver2/grece-refugies-abandonnes-par-ue.html

 

moria-hiverLe camp du hotspot de Moria, sur l’île grecque de Lesbos.

L’hiver dans les campings pour réfugié-e-s de l’Union européenne

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Alors que la Commission européenne prévoit que les demandeur-se-s d’asile pourront à nouveau être renvoyé-e-s en Grèce dans le cadre du règlement européen Dublin III, l’hiver met en relief les conditions réelles d’hébergement. Souvent, des tentes dans des hangars vides, assez souvent, des tentes en plein air.

C’est le cas à Moria, dans l’île de Lesbos, l’un des hotspots créés par l’Union européenne.

http://blogyy.net/2017/01/09/le-vrai-visage-de-leurope-forteresse/

http://www.pappaspost.com/video-shocking-conditions-refugees-outdoor-camps-greece-moria-camp-lesvos-blanketed-snow/

https://www.washingtonpost.com/world/europe/unhcr-concerned-over-refugee-conditions-on-greek-islands/2017/01/06/1bd9153a-d40e-11e6-9651-54a0154cf5b3_story.html?utm_term=.4dbb62449014

– 28° en Bosnie-Herzégovine, – 27° en Serbie, les – 7° de la côte Croate paraîtraient doux si des rafales de 140 km/h n’étaient pas enregistrées à quelques kilomètres de là sur la côte monténégrine.

Par ce froid-là on meurt, et la liste des exilé-e-s mort-e-s en traversant les Balkans s’allonge, en Bulgarie ou en Grèce, près des frontières.

http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/les-dernieres-infos-o-refugiesbalkans-une-refugiee-somalienne-morte-de-froid-en-bulgarie

http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/meteo-une-vague-de-froid-meurtriere-s-abat-sur-les-balkans.html

 

lesbos-7-janvierLesbos, les réfugié-e-s sont bloqué-e-s dans l’île dans le cadre de la politique de l’Union européenne des « hotspots » aux frontières et de l’accord avec la Turquie (voir ici, ici, ici et ).

Grèce : le City Plaza continue

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Alors que la Grèce s’est couverte de camps et que c’est devenu une nasse dans laquelle les exilé-e-s sont pris-es et bloqué-e-s sur leur route vers les pays d’Europe où ils et elles espèrent construire leur vie, un hôtel abandonné était transformé en centre d’accueil autogéré. C’était le 22 avril 2016.

Le City Plaza a fête l’anniversaire de ses six mois d’existence du 10 au 13 novembre, par des débats et des activités pour les enfants. Il a également appelé à la mobilisation à l’occasion du 18 décembre, journée internationale des migrant-e-s. C’est un lieu d’hospitalité en lien avec un mouvement social particulièrement vivace en Grèce.

Vous pouvez suivre l’activité de l’hôtel City Plaza ici :

http://solidarity2refugees.gr/city-plaza/

 

Grèce : après les campements à la frontière macédonienne, évacuation de celui du Pirée

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Après Idomeni (voir ici et ), Polykastro et les autres campements proches de la frontière macédonienne, les autorités grecques ont évacué et détruit le campement du Pirée, à côté d’Athènes.

https://www.facebook.com/HelpRefugeesUK/photos/a.123267671367248.1073741830.111893659171316/271369746557039/?type=3&theater

Les conditions d’accueil dans les camps surpeuplés gérés par l’État grec ne sont pourtant guère meilleures, comme en témoignent les récents rapports de Pro Asyl et de Catholic Relief Services (en anglais).

Vous pouvez télécharger le rapport de Pro Asyl ici.

Vous pouvez télécharger le rapport de Catholic Relief Services ici.

La procédure d’asile en Grèce reste, elle, largement inaccessible, comme en témoigne ce rapport du Forum Grec des Réfugiés (en anglais).

Vous pouvez télécharger le rapport du Forum Grec des Réfugiés ici.