Grèce : une association d’avocats poursuit le Bureau Européen de Soutien à l’Asile

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L’accord entre l’Union européenne et la Turquie prévoit le renvoi vers la Turquie des exilé-e-s arrivé-e-s en Grèce à partir du 20 mars 2016. Mais ces personnes peuvent demander l’asile sur le sol grec, et de plus en plus de tribunaux grecs jugent que le renvoi en Turquie est illégal, ce pays ne pouvant pas être considéré comme sûr pour des personnes en recherche de protection.

Dans ce contexte le Bureau Européen de Soutien à l’Asile, qui intervient au côté des autorités grecques pour traiter les demandes d’asile, empêche l’accès des avocats aux parties des hotspots où sont enregistrée et examinées les demandes d’asile. Pour des raisons de sécurité, bien sûr, mais la sécurité de qui ?

L’Association des avocats de Mytilène, sur l’île de Lesbos, a par conséquent décidé de poursuivre en justice le Bureau Européen de Soutien à l’Asile pour cette entrave à l’accès aux droits.

https://www.newsdeeply.com/refugees/op-eds/2016/06/15/new-security-on-greek-islands-reduces-access

 

Hongrie : mouvement de protestation dans un centre fermé de demandeur-se-s d’asile

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Enfermement, conditions matérielles déplorables, manque d’information, les demandeurs d’asile du centre fermé de Kiskunhalas ont entamé avant-hier mercredi 1er juin un mouvement de protestation.

 

http://www.migszol.com/blog/solidarity-with-the-people-protesting-against-poor-conditions-in-the-closed-asylum-detention-center-in-kiskunhalas-hungary

« Solidarité avec les personnes qui protestent contre les mauvaises conditions dans le centre fermé de détention des demandeur-se-s d’asile à Kiskunhalas, Hongrie

Les personnes emprisonnées dans le le centre fermé de détention des demandeur-se-s d’asile de Kiskunhalas ont organisé une protestation hier, 1er juin 2016. Aujourd’hui, la protestation continue. Ils demandent la liberté de quitter la prison et de vivre dans un camp ouvert, une procédure d’asile plus rapide et de meilleures conditions de vie dans le camp. D’après Julia Ivan, une juriste du Comité Helsinky Hongrois, une proportion importante des personnes qui protestent sont des gens que la Hongrie essaye d’expulser en Grèce dans le cadre du règlement Dublin III, malgré le fait que le Cour Européenne des Droits de l’Homme ait statué contre de telles expulsions.

Kiskunhalas est un des centres de détention des demandeur-se-s d’asile, où ceux et celles-ci sont maintenu-e-s emprisonné-e-s jusqu’à six mois, sans avoir jamais commis de crime. Les conditions dans ces camps sont encore plus mauvaises que dans les « camps ouverts » – dont des violecnes courantes de la part des gardes, un accès insuffisant ou absent au soutien juridique, aux soins, à la nourriture, à des travailleurs sociaux, ou à des traducteurs (voyez notre campagne anti-détention pour plus d’informations). Les personnes sont coupées de l’extérieur, avec environ 10 minutes d’accès à internet par jour et pas de téléphones portables autorisés. Le soutien juridique de qualité est limité, mais de nombreuses personnes nous ont dit qu’on ne leur avait simplement pas dit où et quand elles verraient un juriste à propos de leur demande. La Fondation Cordelia est présente une ou deux fois par mois pour offrir un soutien psychologique.

Depuis 2013, la politique du gouvernement est de détenir les personnes qui sont condidéréées comme à risque de quitter le pays pendant leur procédure d’asile. Dans la réalité, la pratique en est beaucoup plus répandue, comme souvent détenir des personnes selon leur nationalité ou d’autres critères arbitraires. À ce moment-là, le HCR avait critiqué la Hongrie parce qu’elle rendait la détention arbitraire systématique. D’après les personnes que nous connaissons dans le camp, en ce moment environ 90 % des réfugié-e-s à Kiskunhalas vivaient auparavant dans un camp ouvert, mais ont ensuite été conduites en prison après avoir essayé de continuer vers l’Autriche, quand d’autres sont venu-e-s directement de la frontière serbe. La majorité des personnes viennent d’Afghanistan, Syrie, Irak et Iran, mais nous avons aussi parlé avec quelqu’un empêché de retourner dans son pays au Kosovo.

Le manque d’information a conduit à l’indignation. La plupart des personnes dans le camp ne savent pas pourquoi est sont maintenues en détention. Les informations paraissent inexistantes et il n’y a pas de soutien disponible à l’intérieur du périmètre entouré de grilles et fortement gardé du camp. D’après nos contacts, le seuls moments où les personnes reçoivent des informations est quand leur détention est prolongée de deux mois. La plupart des réfugié-e-s ne savent pas si leur procédure de demande d’asile continue. Ainsi, pour le moins, un environnement idéal pour produire un profond mécontentement, la déception et le désespoir.

« Quand les crimes s’accumulent, il deviennent invisibles » a écrit Bertolt Brecht. Il aurait pu facilement décrire l’évolution du système d’asile hongrois. Ses changements et réformes constants, entraînant une escalade rapide vers le désastre, et trouvant alors des moyens plus humiliants et répressifs d’amener les survivants de la Méditerranée, les endurants d’Idomeni, les vainqueurs des clôtures, au désespoir et à la résignation. Tout ceci ne paraît plus choquer quiconque, engourdis par la lente abolition du droit d’asile et la normalisation générale des tendances autoritaires.

L’épisode le plus récent de la tragédie de la migration en Hongrie n’était cependant pas invisible. Au contraire, encore une fois, les gens ont dû combattre eux-mêmes sous les yeux du public pour que leur cris vers la liberté soit entendu, pour pouvoir exprimer leurs demandes politiques. Ce premier jour de juin les gens dans la prison pour réfugié-e-s de Kiskunhalas en avaient assez. 300 des 484 détenus ont commencé à protester en chantant « liberté » et en montrant des pancartes annonçant une grève de la faim. La foule a été rapidement maîtrisée par un nombre égal de policiers, ce qui a conduit à plusieurs heures de confrontation.

Les manifestants ont choisi trois représentants pur parler en leur nom. L’un d’eux, un réfugié syrien, a remis une pétition avec leurs demandes. Parmi elle il y avait la liberté de quitter le camp, des procédures d’asile plus rapides et de meilleures conditions de vie. La délégitimation immédiate et brutalement sans compromis est venue sous la forme du principal conseiller sécurité du gouvernement György Bakondi évoquant la menace de violences venant des manifestants tout en rejetant toutes les demandes. Bien que la sécurité soit utilisée comme un moyen de légitimer la répression et ignorer les revendications politiques des migrants, le danger de la violence est réelle. Placer les gens dans des prisons, dans ces conditions, est une recette pour l’escalade.

MigSzol est solidaire des manifestants et de leurs demandes et condamne fermement la pratique de la détention. MigSzol est aussi inquiet des conséquences à long terme de mettre les personnes dans ces conditions, bien sûr pour elles mai largement pour la société. L’aliénation et la colère provoquées inévitablement par ces conditions ne peuvent certainement pas être quelque chose que qui que soit en Hongrie désire. Pour finir, nous sommes profondément désappointés par certains médias hongrois, qui ont jusqu’ici été critiques par rapport à la propagande de guerre de la Fidesz, et qui ont maintenant commencé à utiliser le même langage que le gouvernement. Ils le rejoignent en appelant les personnes « migrants illégaux », jugeant de leur caractère sans avoir jamais parlé avec elles, les accusant de demander l’asile simplement pour arrêter leur expulsion prochaine. Migszol va protester contre ces pratiques éditoriales en écrivant aux responsables des médias et aux journalistes pour les interpeller directement. »

 

Grèce : quand des exilé-e-s d’Idomeni prennent la montagne

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Au troisième jour de l’évacuation du campement d’Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne, on peut en savoir un peu plus sur le sort des personnes. Celles qui auraient accepté de monter dans les bus vers lesquels la police anti-émeute les orientait ont été emmenées vers des centres existants ou d’autres créés pour l’occasion, notamment dans des usines désaffectées de la banlieue de Thessalonique, où les conditions matérielles sont indignes, précarité de l’hébergement, nourriture insuffisante, absence d’encadrement médical, isolement. Elles seraient environ trois mille.

À-peu-près trois mille personne seraient parties dans les montagnes pour échapper à la police et à ces centres gérés par l’armée, et se trouveraient dans des conditions plus précaires encore. Quelques sept cents personnes auraient réussi à passer en Macédoine, pour continuer leur route vers le centre de l’Europe.

Sources en grec :

http://www.efsyn.gr/arthro/ekkenosi-expres-stin-eidomeni

http://www.stokokkino.gr/article/1000000000033523/THessaloniki-Domes-filoksenias-makrua-apo-oikismous

En anglais :

http://www.keeptalkinggreece.com/2016/05/25/idomeni-evacuation-in-slow-pace-as-many-reluctant-to-move-to-new-camps/

L’expulsion au jour-le-jour d’après les informations des exilé-e-s :

http://moving-europe.org/category/ticker/

http://moving-europe.org/24-5-2016-updates-from-the-eviction-in-idomeni/

http://moving-europe.org/25-5-2016-updates-from-the-eviction-in-idomeni/

http://moving-europe.org/26-5-2016-day-three-of-the-idomeni-eviction/

 

Grèce : informations sur l’évacuation du camp d’Idomeni

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L’expulsion des huit mille cinq cents exilé-e-s du campement d’Idomeni, à la frontière avec la Macédoine, a commencé hier matin. Le gouvernement grec a garanti qu’il n’y aurait pas de violences. Huit compagnies de police anti-émeutes ont été mobilisées. Dans la nuit avant le début de l’évacuation, les bénévoles, militant-e-s, journalistes, photographes, ont été recherché-e-s tente par tente, véhicule par véhicule, pour être éloigné-e-s des lieux, et qu’il n’y ait ainsi pas de témoins.

Mais des témoins il y en a bien sûr, les exilé-e-s eux-mêmes. Vous pouvez suivre en ligne la situation à partir des informations qu’ils et elles envoient :

http://moving-europe.org/24-5-2016-updates-from-the-eviction-in-idomeni/

https://www.facebook.com/movingeuropeproject/

https://twitter.com/movingeurope

 

Grèce : le moment de l’accord entre la Turquie et l’Union européenne

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Le 20 mars entrait en vigueur l’accord entre la Turquie et l’Union européenne prévoyant le renvoi en Turquie des exilé-e-s arrivant en Grèce, contre la relocalisation en Europe d’un-e réfugié-e syrien-ne pour chaque réfugié-e syrien-ne expulsé-e vers la Turquie.

Le 20 mars, les centres d’accueil et d’identification ouverts des îles grecques, comme Chios ou Lesbos, se transforment en centres fermés. Les exilé-e-s y y deviennent des détenu-e-s. Les volontaires qui aidaient à rendre l’accueil moins indignes sont interdit-e-s d’accès dans les centres, tandis que les ONG comme Médecins Sans Frontières s’en retirent pour ne pas être complices des violations des droits qui se mettent en place. Face à la menace d’être renvoyé-e-s en Turquie, les exilé-e-s se révoltent. Les structures solidaires indépendantes des autorités qui pouvaient exister dans les îles sont détruites ou menacées de fermeture.

 

Témoignages :

Nouvelles par le collectif I AM YOU :

« CHANGEMENTS IMPORTANTS À LESBOS

Comme nous sortons 24 heures de turbulences, nous sommes enfin en mesure de partager les dernièrs changements à Lesvos. Hier matin, les autorités ont dit à toutes les ONG et aux volontaires de quitter le camp dans Moria, car il devait être pris en charge par la police et l’armée grecques. Ces nouvelles sont un grand choc pour nous tous, y compris le HCR et même le ministère. Il est arrivé soudainement et sans avertissement. Ces changements ont suivi le nouvel accord que l’Union européenne a conclu avec la Turquie et depuis hier Moria est maintenant encore une fois un centre de détention. Seules quelques organisations telles que Médecins du Monde et Médecins Sans Frontières (MSF) restent, mais jusqu’à quand nous ne savons pas.

Tous les réfugiés qui arrivent sur les îles grecques seront renvoyés en Turquie et pour chaque Syrien déportés un autre syrien en Turquie sera réinstallé dans l’UE. Ceci est le fonctionnement théorique. Toute personne qui a été enregistré à Moria avant que cette affaire ait été officielle a été transportée sur le continent par des ferries parttant de Lesvos vers Kavala, Le Pirée ou Athènes. Celui qui est arrivé à Lesvos après l’entrée vigueur de l’accord, à minuit le 20 Mars, est maintenant détenu à Moria. Les dernières informations indiquent également que finalement la police recueillera et confisquera les biens des gens tels que les téléphones portables. But inconnu, mais nos craintes sont que le centre soit fermé de manière à rendre presque impossible pour le monde extérieur de savoir ce qui se passe derrière ses portes.

En quelques heures, nous avons pu voir Moria se transformer à nouveau en l’endroit froid et chaotique qu’il était avant que les ONG et les bénévoles ne s’y impliquent. On pouvait voir la peur faire son chemin dans les cœurs des gens et sans vraies réponses à leurs nombreuses questions tout ce que nous pouvions faire était de dire aux gens au revoir et récupérer nos affaires avant de laisser les familles de se débrouiller par elles-mêmes. Même avec les nombreuses organisations et travailleurs qualifiés en place, les collaborations, les traducteurs et l’accès à des vêtements et àvde la nourriture, Moria était une lutte pour gérer la situation jour après jour. Maintenant, avec seulement la police et l’armée, dont la tâche principale est de garder l’endroit sûr et sans aucun moyen de communiquer avec les gens, il est très difficile d’imaginer ce qui va se passer et comment les familles seront traitées.

En tant que I AM YOU nous garderons une présence à Lesvos au cours des prochaines semaines afin d’évaluer les conséquences de tous ces changements. Nous travaillons à continuer à développer de nouveaux projets et nous nous rendrons bientôt à Idomeni et Athènes pour évaluer la façon de continuer à soutenir les familles qui fuient la guerre et la persécution.
I AM YOU a construit au cours des six derniers mois une organisation très forte, avec une équipe à long terme et des bénévoles dévoués, nous sommes confiants que nous serons en mesure de nous installer dans d’autres endroits et faire ce que nous faisons le mieux – la coordination avec d’autres organisations pour créer une structure qui fonctionne bien pour aider de grandes quantités de personnes le plus efficacement possible.

Même s’il a été très difficile de dire au revoir à l’endroit où nous avons commencé, la mission de I AM YOU de soutenir les familles et de partager leurs histoires avec le monde ne fait que commencer. »

 

Protestation des exilé-e-s au centre fermé de Chios :

« Centre de rétention et d’expulsion « Vial » sur l’île de Chios : « Hurria signifie la liberté! »

Manifestation contre les réadmissions en Turquie et pour le droit de continuer le voyage vers l’Europe

Aujourd’hui, le mardi 22 Mars, dans l’après-midi, des centaines de réfugiés enfermés dans le nouveau centre de rétention « Vial » sur l’île de Chios ont commencé une protestation pour faire entendre leurs voix contre la nouvelle forteresse Europe. Ils poursuivent leur lutte pour la liberté de mouvement comme ils sont devenus les premiers réfugiés touchés par les nouvelles mesures cruelles de détention / de réadmission après le sale accord entre l’UE et la Turquie.

Des milliers de réfugiés sont maintenant derrière les barreaux directement après avoir survécu aux voyages dangereux en bateau alors que simultanément les bénévoles et de nombreuses ONG ont été chassés des anciens hotspots. Dans le même temps le HCR ainsi que Médecins Sans Frontières (MSF) ont quitté les camps critiquant ouvertement le nouveau système comme injuste et inhumain.

La porte-parole du HCR Melissa Fleming : «Le HCR est pas partie à l’accord UE-Turquie, et nous ne serons pas impliqués dans les renvois ou la détention. » Marie Elisabeth Ingres, chef de mission MSF en Grèce: «Nous ne permettrons pas que notre aide soit instrumentalisées pour une opération d’expulsion massive et nous refusons de faire partie d’un système qui n’a aucun respect pour les besoins humanitaires ou de protection des demandeurs d’asile et des migrants « .

Plus que cela, les autorités ont même maintenant coupé tout contact avec les personnes à l’intérieur en confisquant leurs téléphones mobiles. La Grèce revient aujourd’hui aux horreurs passées de « Pagani » sinon pire.

En langue arabe Hurria signifie la liberté et c’est leur demande :

Ce sont les voix de centaines de réfugiés bloqués à Chios. Ils exigent simplement la liberté. Ils exigent que les gouvernements européens prennent la responsabilité et de les traiter comme des êtres humains. Ils veulent juste continuer leur voyage vers l’Europe. Pourquoi ne pouvons-nous pas accéder à l’Europe? Pourquoi voulez-vous de nous expulser vers la Turquie? Ils demandent à tous les autres réfugiés de se joindre à leur protestation et de rester unis contre les déportations.

Déjà plus tôt aujourd’hui les militants ont commencé à témoigner de la situation terrible dans le centre de détention de Vial, et dans un groupe facebook en arabe la première vidéo de la manifestation à Chios a été diffusée.

Ce n’est pas la seule manifestation d’aujourd’hui : à Idomeni à la frontière entre la Grèce et la Macédoine des milliers de personnes ont commencé une autre manifestation demandant l’ouverture des frontières afin de quitter la Grèce tandis que deux réfugiés ont essayé de s’immoler par le feu par désespoir.

En attendant Welcome to Europe a essayé de trouver des premières réponses aux questions les plus urgentes des personnes qui sont maintenant détenues sur les îles grecques, ainsi que de ceux qui sont coincés dans les différents camps ouverts et fermés sur le continent. C’est sssez difficile parce que beaucoup de choses vont encore changer et on ne sait pas exactement à quoi la situation va ressembler après des semaines et des mois. »

 

Du centre d’accueil autogéré PIKPA :

« COMMUNIQUE DE PRESSE: LESVOS SOLIDARITÉ

Quelques heures après que l’UE a approuvé les mesures barbares de l’accord UE / Turquie, un mouvement massif de réfugiés en provenance de l’île de Lesvos vers le continent a commencé. Les réfugiés ont reçu aucune information claire sur l’endroit où ils se dirigeaient ou sur leurs droits. Il était évident que le gouvernement n’avait pas et n’a pas de plan sur la façon dont les services d’hébergement et de soins de santé peuvent être fournis dans les nouvelles destinations.

Dans le même temps, le maire de Mytilène a annoncé à un groupe de représentants de Lesvos solidarité que l’espace de PIKPA doit être évacué. Cela signifie que les personnes vulnérables auxquels le centre donne refuge (personnes avec des problèmes santé chroniques, des handicaps, les familles monoparentales, les personnes âgées) devront partir immédiatement afin que le maire puisse transformer l’espace dans le camp pour enfants et un centre sportif. Après les nouvelles mesures qu’il a annoncées, il n’y aura pas besoin de camps d’hébergement solidaire.

Lesvos Solidarité a informé le maire, M. Galinos que nos résidents ne peuvent être déplacés à la hâte vers une destination inconnue, sauf si un suivi cohérent y compris des cas médicaux peut être garanti dans un centre qui couvre de manière appropriée leurs besoins. De plus, beaucoup de nos résidents ont demandé l’asile, le regroupement familial, la délocalisation; ces processus vont très lentement et ainsi nos résidents devront attendre pendant un certain temps jusqu’à ce que leur cas soit traité.

La municipalité a promis de ne pas laisser ces gens dans la rue, mais en tout cas le lieu doit être vidé pour être réutilisé à d’autres fins.

En ce moment historique où l’UE n’a montré aucun respect pour la défense des droits de la personne, l’abolition du camp PIKPA à Lesvos est fortement liée à une décision politique qui impose:

• La fermeture des espaces d’hébergement ouverts et auto-organisés
• La destruction complète du système de structures de sauvetage et de soutien sur les plages
• Les attaques contre les structures autonomes, des unités médicales, des cuisines sociales et des équipes de sauveteurs.
• La suppression du réseau de solidarité.

Les actions ci-dessus ont été menées pour empêcher le droit humain fondamental des personnes à demander l’asile; pour imposer la détention des réfugiés; et pour reconnaître la Turquie comme un pays sûr: un pays qui, en réalité, crée des réfugiés politiques, viole les droits humains et ne donne pas aux gens la possibilité d’accéder à leur droit de demander l’asile.

Ce nouveau régime de l’UE cherche à écraser les mouvements de solidarité et à refuser l’accès des populations à leurs droits fondamentaux : nous refusons de vivre dans ce genre d’Europe.
Dans le même temps, les frontières grecques restent fermées, transformant la partie continentale de la Grèce en un entrepôt pour des milliers de réfugiés et transformant l’île en prison, et promouvant des expulsions massives vers la Turquie sous la surveillance de l’OTAN.

Des alternatives doivent être disponibles pour protéger la population de ce régime inhumain:

• Résister à l’application de ces nouvelles mesures de toutes les manières possibles.
• Protéger et créer de nouvelles structures qui peuvent couvrir les besoins des groupes vulnérables.
• Créer un solide réseau d’espaces d’hébergement solidaire.

A cette époque, le collectif solidaire de Lesbos estime que le refuge pour les groupes vulnérables situés dans les installations de PIKPA et tous les les espaces de travail autogérés et auto-organisés en Grèce devraient rester en place et continuer à fonctionner parce que leur existence est encore plus importante, maintenant plus que jamais.

Nous ne sommes pas prêts à accepter que nos résidents soient jetés dans des camps inappropriés, où manque l’accès à des services de base et humains.

La décision de la municipalité de transformer l’espace de PIKPA en un centre de sport pour enfants devrait inclure des propositions solides sur où et comment un nouveau camp pour les personnes vulnérables pourrait être installé. Dans le même temps, nous exigeons que la municipalité reconnaisse la solidarité que les habitants ont démontrée au cours des derniers mois et de ne pas mettre à bas notre lutte et notre travail acharné. La municipalité doit également prendre position contre la transformation de l’île en un grand centre de rétention et contre le renvoi des réfugiés vers la Turquie, un pays où les droits fondamentaux sont absents. De plus, nous exigeons que la municipalité cesse de criminaliser les structures de solidarité et soutienne l’existence des camps d’hébergement solidaires, autogérés et ouverts.

Le centre solidaire PIKPA, qui a été accusé par la municipalité «d’actions illégales et irrégulières», a été pendant trois ans et demi une plaque tournante forte de solidarité, connue dans le monde entier. Nous ne permettrons pas que notre lutte de solidarité soit détruite à cause des mesures horribles et inhumaines que l’UE a décidé d’appliquer. »

 

À propos de la destruction des Cuisines Sans Frontières par les autorités :

« Le camp des Cuisines Sans Frontières a été détruit par les autorités grecques aujourd’hui. Tout le monde a été arrêté Tous les 19 camarades des cuisines ont été libérés sans charges. Mais des centaines de réfugiés sont arrêtés et détenus à Moria, aujourd’hui, et risquent l’expulsion.
Plus d’information sur facebook.

Fuck, ça fait mal : https://www.facebook.com/nobordersnetwork/photos/pcb.1034634243271134/1034632409937984/?type=3&theater »

 

L’hôtel City Plaza d’Athènes transformé en centre autogéré d’accueil des réfugié-e-s

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Depuis ce vendredi 22 avril, l’hôtel abandonné City Plaza à Athènes a été occupé et transformé en un centre d’accueil autogéré pour les réfugiés par l’Initiative de solidarité pour les réfugiés économiques et politiques. Une des multiples initiatives de solidarité qui émergent de la société grecque.

http://solidarity2refugees.gr/refugee-accomodation-center-city-plaza/

Voici la déclaration qui a été publiée :

 

« CENTRE D’HÉBERGEMENT POUR LES RÉFUGIÉS AU CITY PLAZA

Depuis l’été 2015, l’Europe et la Grèce ont été incapables de répondre aux nouveaux enjeux de la plus grande vague de réfugiés sur leur territoire, depuis la Seconde Guerre mondiale, à la source de laquelle on peut trouver la déclaration et les actes de guerre, au niveau militaire comme niveau économique, des pays du Nord aux pays du Sud, qui ont conduit les populations à la pauvreté, la peur et l’oppression.

Ce fait a créé deux tendances très distinctes et opposées: la première est exprimée par l’activation des réflexes racistes, qui se trouve dans le coeur du continent européen : des clôtures et des murs ont été construits; FRONTEX et l’OTAN ont été invités afin de «protéger» les frontières; les déportations et l’oppression brutale des réfugiés. Ceci est clairement exprimée par l’accord raciste entre l’Union européenne et la Turquie, qui viole la Convention de Genève et toutes les valeurs humanistes, car il traite la question des réfugiés comme si les réfugiés étaient une marchandise qui peut faire partie d’une transaction; il conduit aussi à un nombre impensable de déportations vers des pays où leur vie et leur liberté est compromise.

La deuxième tendance est celle exprimée par l’énorme vague de solidarité en Grèce, ainsi qu’en Europe. Des millions de personnes se sont trouvées côte à côte avec les réfugiés dans leur bataille pour franchir les frontières et surmonter toutes sortes de difficultés dans leur cheminement. Les gens dans la solidarité à Athènes, en Août 2015, ont pris des mesures immédiates à Pedion Areos, des milliers de personnes de partout dans le monde sont venus à Lesvos et d’autres îles de la mer Égée, en vue de contribuer aux efforts déployés par les gens là-bas. L’Europe a connu la plus grande vague de solidarité et d’entraide de ces dernières décennies. Cette mobilisation soutient l’espoir d’une résurgence de la société, afin d’effacer le danger de voir l’Europe devenir à nouveau un « continent obscur« .

L’Initiative de solidarité pour les réfugiés économiques et politiques a pris des mesures, depuis un certain temps maintenant, dans ce mouvement de solidarité, dans le centre d’Athènes. Il a mis en évidence la lutte des réfugiés; contré les efforts visant à créer des zones «d’apartheid», sans la présence de réfugiés; a souligné les responsabilités du gouvernement grec, qui non seulement ne parvient pas à assurer le logement, la protection et libre passage des réfugiés, mais a aussi signé l’accord raciste et a pris la responsabilité de le mettre en œuvre.

A partir de maintenant, nos besoins vont à un niveau différent. L‘agenda politique de l’Europe des frontières fermées détermine essentiellement les conditions dans lesquelles un certain nombre de réfugiés politiques et économiques, qui ont d’abord eu l’intention que de passer en direction des pays du Nord, sont maintenant coincé en Grèce. Sans renoncer un instant à notre demande de base pour l’ouverture des frontières et à notre lutte contre ceux fermés, nous ressentons le besoin de rassembler nos forces vers la création de conditions de vie décentes pour les réfugiés en Grèce, dans nos quartiers, avec un accès de plein droit à tous les services sociaux.

Dans ce cadre, à côté de notre demande constante pour le logement immédiat des réfugiés, et non pas dans des camps, militaires ou non, mais dans les bâtiments appropriés avec une infrastructure complète, où ils seront en mesure de se déplacer librement dedans et au-dehors, nous avons décidé d’occuper ce bâtiment: d’une part, nous avons voulu contribuer, avec les moyens à notre portée portée, par une solution au problème; d’autre part, nous avons ressenti le besoin d’avoir un lieu où l’information et la coordination pour les questions relatives aux réfugiés auraient lieu.

Notre décision ne libère pas le gouvernement grec ou tout autre gouvernement de leurs responsabilités de fournir immédiatement tous les réfugiés le logement et la protection. Toutefois, il souligne que la solidarité peut être la force motrice qui va se lever contre les plans racistes des pays européens et il veillera à la protection de tous les réfugiés, dans le sens de l’intégration complète, au côté des travailleurs locaux et des peuples opprimés. Il y a eu plusieurs tentatives, juste après l’accord raciste entre l’Union européenne et là Turquie, par les médias et le gouvernement, de diaboliser et d’attaquer la solidarité, qui a été considérée comme responsable du fait que les réfugiés défendent leurs droits.

Il est assez clair que si l’état d’exception, qui a été prévu pour les réfugiés, se révèle être un succès, il sera utilisé comme un modèle pour d’autres parties de la société, qui, au cours des dernières années, ont connu l’ordre du jour brutal de la pauvreté, l’oppression et l’exclusion.

Nous déclarons que nous nous allons tenir au côté des réfugiés, des personnes solidaires et travailleurs qui, pendant toutes ces années, ont combattu pour les droits à l’éducation et à la santé, au logement et à la nourriture pour les réfugiés, contre la politique criminelle des frontières fermées, qui, jusqu’à présent, a tué des milliers de personnes, contre ghettos loin du centre-ville, où les réfugiés seront « invisibles ».

L’Initiative de solidarité pour les réfugiés économiques et politiques invite les travailleurs à participer en solidarité à cet effort, dans le centre d’hébergement des réfugiés City Plaza et tout autre structure de solidarité indépendante.

Nous allons créer un monde d’entraide et de co-existence.

Contre le racisme, la solidarité. Nous allons tous vivre ensemble.

– A bas l’accord honteux entre l’Union européenne et la Turquie. L’ouverture des frontières, des passages sûrs pour les réfugiés.

– La légalisation complète de tous les réfugiés. Aucune expulsion vers la Turquie ou ailleurs.

– Hébergement pour tous les réfugiés dans les bâtiments appropriés, dans le centre-ville. Réquisition des hôtels et des maisons vides pour l’hébergement des réfugiés.

– L’accès gratuit aux services de santé et d’éducation pour tous les réfugiés. Participation des enfants de réfugiés à des programmes d’insertion scolaire.

– Fermeture de tous les centres de détention, aucune exclusion des réfugiés des villes.

– Pas de criminalisation du mouvement de solidarité.

Initiative de solidarité pour les réfugiés économiques et politiques »

Grèce : les rapports de Watch the Med AlarmPhone

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Watch the Med AlarmPhone est une permanence téléphonique dont le numéro est communiqué aux exilé-e-s qui veulent entreprendre la traversée en Méditerranée pour rejoindre l’Europe. La permanence joint les secours en cas de besoin et suit les opérations de sauvetage pour s’assurer que tout se passe bien. C’est donc un observateur privilégié de ce qui se passe à la frontière maritime de l’Europe.

Surtout centré au départ sur la Méditerranée centrale, Watch the Med AlarmPhone a été très active ces derniers mois par rapport à la situation en mer Égée, à la frontière maritime entre la Turquie et la Grèce. Il est donc un témoins privilégié des évolutions qui ont accompagné la création des hotspots, puis l’accord entre l’Union européenne et la Turquie.

Pour cela, vous pouvez notamment lire les derniers rapports hebdomadaires :

http://alarmphone.org/fr/2016/03/06/weekly-reports-even-prior-to-the-eu-turkey-deal-thousands-of-people-are-locked-into-turkey-and-greece-2/

http://alarmphone.org/fr/2016/03/13/weekly-reports-bad-weather-violence-and-ongoing-movements-in-the-aegean-2/

http://alarmphone.org/fr/2016/03/20/weekly-reportthe-week-that-europe-agrees-on-inhumane-deal-with-turkey-many-die-at-sea/

http://alarmphone.org/fr/2016/04/10/weekly-reports-the-new-aegean-deportation-regime-mass-incarcerations-in-hotspots-and-forced-expulsions-of-migrants-and-refugees-2/

Et suivre l’activité du site en français :

http://alarmphone.org/fr/

 

Grèce : Amnesty International dénonce le non-accueil

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Avec la fermeture de la route des Balkans, 46 000 exilé-e-s sont resté-e-s bloqué-e-s en Grèce. En septembre 2015, l’Union européenne s’est engagée à relocaliser dans d’autres États membres 66 400 demandeurs et demandeuses d’asile. En théorie, il n’y a donc pas de problème. Dans la réalité, à la date du 12 avril seules 615 personnes avaient été relocalisées.

Amnesty International fait le bilan de la situation de ces personnes bloquées en Grèce, sur le plan des conditions de (non-)accueil, de l’accès aux droits et des perspectives d’accueil dans d’autres pays de l’Union européenne.

Vous pouvez télécharger le rapport (en anglais) « Trapped in Greece – an avoidable refugee crisis » ici.

 

Grèce : soutenons le centre autogéré de PIKPA à Lesbos

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Depuis 2012 le centre autogéré de PIKPA sur l’île de Lesbos accueille des exilé-e-s. En lien avec l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, les autorités veulent fermer, et généraliser la politique d’enfermement des exilé-e-s dans les centres de rétention.

Merci de signer la pétition ci-dessous.

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Le Camp Solidaire de Lesbos (ex-PIKPA) est un camp unique, géré par des volontaires et des réfugiés, qui a été créé en 2012 et qui est maintenant menacé de fermeture. Il a été au cœur de la plus grande crise humanitaire qui ait touché l’Europe depuis un demi-siècle, offrant un abri aux réfugiés les plus vulnérables et répondant aux besoins humanitaires de réfugiés sur toute l’île et dans d’autres parties de la Grèce.

À la suite de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, le maire de Lesbos a annoncé la fermeture du camp, ainsi que des autres structures basées sur la solidarité. À la place, les réfugiés vont être mis dans des centres de rétention fermés semblables à des prisons, gérés par l’armée et la police.

Le camp de PIKPA accueille les réfugiés vulnérables, y compris des personnes handicapées, et les familles de survivants des naufrages. Ces six derniers mois, environs 2000 personnes ont été hébergées dans le camp. Les résidents reçoivent les soins, l’information et la protection qu’ils méritent, y compris les soins médicaux, le soutien psychologique, l’information et l’accompagnement juridique.

Dans une situation où plus de 50000 réfugiés sont piégés en Grèce, un pays confronté à une crise économique et humanitaire, la décision annoncée par le maire de fermer le camp est illogique et à courte vue – et une tragédie pour les personnes qui comptent sur ce soutien/

Il n’y a actuellement pas assez de capacité d’accueil en Grèce pour s’occuper des réfugiés bien portants, sans parler de ceux qui ont besoin besoins immédiats. En conséquence de cela et de la qualité de l’accompagnement que nous offrons, nous avons reçu une déclaration de soutien d’acteurs humanitaires reconnus, comme Médecins Sans Frontières.

Pendant les derniers trois ans et demi, PIKPA a fonctionné sur un site qui appartient à la municipalité : qui préfèrerait que ce site devienne un centre d’été pour les enfants, en dépit de la crise dans laquelle ils sont entrainés.

Nous appelons le gouvernement grec et la municipalité de Lesbos de permettre au Collectif Solidaire de Lesbos de continuer à répondre aux besoins des réfugiés vulnérables au Camp de PIKPA.

https://www.hrw.org/news/2016/04/15/dispatches-refugee-sanctuary-lesbos-pope-should-visit
https://www.facebook.com/pikpalesvos/?fref=ts

Signez la pétition :

https://secure.avaaz.org/en/petition/Mr_Galinos_Mayor_of_Mytilini_SAVE_LESVOS_SOLIDARITY_CAMP_PIKPA/?ciOjskb

 

FRONTEX : des syndicats français s’opposent au recrutement

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L’administration française des douanes a publié une note intitulée « Appel à candidature pour mise à disposition pour l’agence européenne FRONTEX d’agents de la surveillance de la DGDDI afin d’assister les autorités grecques dans les procédures de réadmission vers la Turquie ». Ces agents devront « être en mesure d’exécuter des gestes professionnels techniques coercitifs ».

Deux syndicats français, Solidaires et la CGT, demandent l’abrogation de cette note, parce que ces missions n’entrent pas dans celles des agents des douanes, que ceux-ci sont en sous-effectifs, et qu’ils n’ont pas à participer au refoulement des réfugiés aux portes de l’Europe.

Vous pouvez télécharger le communiqué de Solidaires Ici.

Vous pouvez télécharger le tract de la CGT ici.